Objectif n Dialoguer avec les talibans est le meilleur moyen de mettre fin aux violences en Afghanistan, a estimé le Président Hamid Karzaï. Le dialogue politique avec les talibans est «l'approche la plus efficace pour apporter la paix et la stabilité à l'Afghanistan», a déclaré, hier, mardi, le Président afghan dans un communiqué soulignant «la nécessité d'intensifier les efforts» en ce sens. Un appel une fois de plus rejeté par les rebelles qui réclament son départ et celui des troupes étrangères avant toute négociation. Hamid Karzaï y «appelle la communauté internationale à soutenir la position du gouvernement afghan en faveur de pourparlers avec les talibans». Il souligne que cette position se fonde «sur une compréhension profonde de la situation actuelle» du pays, au moment où les violences atteignent des niveaux record depuis la chute des talibans, chassés du pouvoir à la fin 2001 par une coalition internationale menée par les Etats-Unis. Hamid Karzaï invite depuis plusieurs années, en vain, les insurgés, talibans et autres groupes rebelles, à déposer les armes et accepter la constitution afghane adoptée après 2001. Le chef de la diplomatie britannique David Miliband, dont les troupes ont subi de lourdes pertes depuis le début du mois, a estimé, lundi dernier, que la «réconciliation» du gouvernement de Kaboul avec les talibans les moins radicaux devrait être la grande priorité des six prochains mois en Afghanistan. Karzaï, qui dirige le pays depuis la chute des talibans et se représente à l'élection présidentielle du 20 août, salue les propos de Miliband, qui «confirment que la position de l'Afghanistan est légitime». Un des principaux porte-parole des talibans, Yousuf Ahmadi, a, de nouveau, rejeté ces appels à négocier, répétant qu'il ne pouvait y avoir aucune discussion avec le gouvernement de Kaboul avant le retrait des quelque 90 000 soldats étrangers déployés dans le pays pour le soutenir. «Le problème en Afghanistan ne peut pas être réglé par des déclarations comme celles de Miliband ou de Karzaï», a déclaré Ahmadi. «Ce problème pourra seulement être réglé si les étrangers retirent leurs troupes du pays et si Karzaï quitte le pouvoir et se repent. Alors nous serons prêts à discuter et ce problème sera résolu», a-t-il ajouté. Miliband a appelé le futur gouvernement afghan à distinguer les insurgés radicaux des Afghans qui ont été impliqués dans les combats pour des raisons financières ou parce qu'ils y ont été forcés. Cette différenciation est également mise en avant par les Américains, engagés comme les Britanniques dans d'importantes opérations militaires contre les talibans dans le sud. «Nous n'arriverons pas à amener les talibans à se rendre simplement par la force et grâce à notre puissance écrasante», a ajouté Miliband.