Qu'est-ce qui peut encore être dit au sujet des conditions que la communauté des membres de l'OMC partenaires de l'UE y compris, tente d'imposer à l'Algérie dans le cadre de son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce, qui n'ait déjà été consommé à maintes reprises en des occasions officielles où la position tranchée de l'Algérie et sa farouche opposition à ces perspectives avaient clairement transparu ? Rien, sinon un exercice de style, dans la réflexion, qui s'arrête un moment pour méditer sur cette vocation de l'OMC d'être, absolument, le promoteur d'une idée du libéralisme et de l'ouverture des marchés nationaux qui flirte avec l'invite cynique, adressée au pays candidat, à se faire du mal, absolument mal, au point d'être, après coup, en droit de se poser des questions sur son devenir et par la même sur son avenir. Bien entendu, la sagesse voudrait, avant même qu'on aille vers cet acte ultime de don de soi, à la communauté des membres de l'OMC, semble-t-il, soudés autour d'idéaux de libéralisme économique qui ne souffrent nulle tergiversation, et à ce point solidaires sur ces principes qu'ils n'en démordent, pour ainsi dire, jamais, qu'on s'arrête sur les motivations qui nous poussent, avec autant d'ardeur, à aller vers ce Club qui a souri, au jour d'aujourd'hui, à plus de 140 nations et à autant d'économies dont on gagnerait à scruter, de plus près, le sort. Il semble, en effet, que l'adhésion à l'OMC ouvre la voie d'accès à quelques avantages économiques qui se déclinent en matière d'opérations d'import et d'export et des conditions de mise en œuvre de celles-ci dans le cadre des accords multilatéraux et bilatéraux conclus tout au long des cycles des négociations. Le manque à gagner pour notre pays serait très important, surtout quand on sait la forte dépendance de l'Algérie à l'importation de biens et d'équipements. Cet aspect n'est pas discutable, d'autant plus qu'au moment où était prise la décision d'aller vers l'OMC, ce choix n'avait pas suscité une opposition farouche, à peine quelques mises en garde de la part d'opérateurs économiques qui attiraient l'attention sur leur avenir dans un contexte aussi concurrentiel. Mais voilà, tout en faisant miroiter des bénéfices découlant directement de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, notre pays se voit signifier la nécessité de faire des concessions d'ordre économique et de portée sociale, qui sont des conditions exigibles pour la concrétisation de l'adhésion. Singulièrement, l'Algérie, un des derniers pays à accéder à l'OMC, doit remplir un cahier des charges de loin beaucoup plus lourd que celui, presque vide, satisfait par des pays qui sont devenus membres du Club des années plus tôt. Autrement dit, l'Algérie est censée payer la facture de la complexification des conditions d'entrée, au fur et à mesure des adhésions. Ce qui, au vu de ce qui est exigé, pousse notre pays à mettre sur une balance son adhésion et sur l'autre les intérêts auxquels il aurait à renoncer. Au jour d'aujourd'hui, il s'avère clairement que l'enjeu de l'adhésion ne pèse pas dans la balance, cela surtout que l'économie algérienne, alors reconsidérant ses ouvertures partielles en direction de l'Europe et des pays arabes, n'est pas encore près d'en découdre avec la mondialisation.