L'accalmie observée dans le secteur de l'éducation après plusieurs semaines de grève aurait-elle été de courte durée ? De nouveau les enseignants menacent de relancer leur mouvement en réaction aux ponctions sur leurs salaires opérées par la tutelle. Ce bras de fer intervient au moment où les élèves de plusieurs établissements particulièrement du moyen et du secondaire, n'ont pas encore eu les résultats du deuxième trimestre. Un retard énorme qui entache l'année scolaire 2010-2011. « Le mécontentement du corps enseignant sur ce qui vient de se passer est réel», souligne le coordinateur national du conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST), M. Nouar à propos de la décision du ministère de l'Education nationale de faire des retenues sur les salaires des enseignants ayant pris part à la grève du 24 février dernier. Il affirme en outre que « le CNAPEST dans plusieurs wilayas comme Boumerdès, Batna, Constantine, Sétif, Béjaïa, Bouira, Tizi Ouzou, Tlemcen et Annaba a décidé d'organiser des meetings devant les Directions de l'éducation pour protester contre cette mesure ». «Au moment où nous nous attendions à des mesures d'apaisement afin de garantir la stabilité de l'école, le ministère de l'Education nationale nous a surpris par la ponction de sommes importantes sur les salaires en contradiction avec les lois en vigueur », estime le coordinateur du CNAPEST. Plus grave encore, des sièges de notre syndicat comme celui de Tizi Ouzou ont été fermés », a-t-il déploré. M. Nouar a regretté aussi la non-application de la décision de la tutelle de programmer des cours de rattrapage pour les élèves notamment ceux des 1re et 2e années du moyen et du secondaire qui risque d'avoir des lacunes l'an prochain ». Il estime aussi qu' « une deuxième session au baccalauréat serait salutaire ». Le président de l'union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF) M. Dziri juge « la décision du ministère d'effectuer des ponctions conséquentes sur les salaires des grévistes y compris des journées de repos hebdomadaire de mesure arbitraire et provocatrice ». Ceci a poussé ce syndicat à convoquer, dans les prochains jours, une réunion de son conseil national afin d'arrêter la date du début d'une grève».