J'ai reçu la nouvelle de ton décès comme un cataclysme personnel. Il y a quelques jours, juste quelques jours, je suis venu te voir sur ton lit d'hôpital. Tu étais affaibli, mais déterminé à lutter jusqu'à ton dernier souffle. Tu m'encourageais à encourager d'accepter son destin qu'il soit heureux ou funeste, alors qu'il me revenait –à moi- de te tenir la main et de te soulager un peu. Mais je n'ai pas pu. Mais je n'ai pas su. Je le revois encore ton sourire au moment où l'infirmier nous a priés de te laisser te reposer. Dieu sait que je souhaitais prolonger ce moment, i lebda. Tu as été, Dieu qu'il est difficile de parler de toi au passé, un acteur incontournable dans ta région natale, Bouzeguène. Tu as été l'initiateur, volontaire et désintéressé, de beaucoup de rencontres culturelles, malgré les embûches et ton esseulement. Louisette Ighil-Ahriz, Amine Zaoui, Rachid Boudjedra, Rabéa Djalti, et d'autres, ont été tes invités et sont repartis de la paisible localité de Bouzeguène ravis par l'accueil, heureux du niveau intellectuel de la population et charmés par ton éducation. Pour ceux qui t'aiment, pour moi, tu n'es pas mort. Il y a juste une étoile de plus au ciel qui vient renforcer l'éclat de la constellation. Tu aimais Tahar Djaout. Tu en parlais avec bonheur, notamment de son roman « Les chercheurs d'os ». Tu voulais lire « Le village allemand » de Boualem Sansal, mais la mort ne t'a laissé que le temps d'une rencontre avec cet écrivain de talent. Aujourd'hui, je pense, plus que jamais, à toi. Le vert de ton regard renforce en moi l'amour de l'Autre, toi peut-être, mon jumeau visionnaire. Je ne t'oublierai jamais. A bientôt Chérif, mon jeune ami.