Sabrina et Feriel. L'une est timide, effacée, l'autre son amie, Feriel est pétillante, volontaire et décidée. Elles sont jeunes et ont connu bien des déboires dans leur vie professionnelle .Elles ont travaillé chacune à son compte. Sabrina comme couturière après un diplôme à la Chambre de Commerce. Couturière dans un local loué au sein de l'ancien Souk El Fellah de la rue Didouche Mourad «où j'ai commencé à me retrouver avec une clientèle appréciable après deux années de galère, je me retrouve dehors après sa fermeture. C'est là qu'elle rencontre Feriel, laquelle est mercière et fait dans tous les produits de mercerie : «Nous arrivions à boucler honorablement nos fins de mois. Les couturières étaient au nombre de plus de 40 et elles venaient se procurer les fournitures chez moi. Hélas, la fermeture du Souk El Fellah nous a fait rejoindre durant deux ans la population des chômeurs». Signale Feriel. Et puis, à la rue du Capitaine Menani, un espace commercial a ouvert ses portes. La chance sourit aux deux amies qui habitent non loin de là. Feriel se joint à Sabrina et louent un local dans le centre commercial Menani. Le rez –de- chaussée est destiné à la vente des vêtements importés et le premier étage aux femmes, jeunes ou âgées qui font dans les retouches des habits, la couture, fetla et autres artisanes, signale Feriel. Elles ont voulu être indépendantes financièrement, ont investi leurs économies et celles de leurs mamans, ayant perdu leurs pères toutes les deux, elles continuent à galérer dans cet espace depuis deux ans. D'une même voix, elles disent leurs difficultés à payer un loyer élevé de 10.0000DA, mensuellement, une quittance d'électricité pouvant atteindre les 18000 Da et l'eau : «au souk el fellah, le loyer était de 9000 Da mais nous ne payions pas la facture d'électricité. Et si chacune des locataires de ces échoppes possède un compteur individuel, nous ne savons jamais quelle est la somme réelle à payer et de combien nous sommes redevables à la SONELGAZ. C'est le gérant du centre commercial qui facture, selon son bon vouloir. Un abus de pouvoir que subissent tous les locataires des espaces ventes, alors que ledit gérant est au courant de nos difficultés financières. De plus, on parle de fermer ce centre commercial, c'est le retour au chômage sans aucun doute». Feriel tout de même refuse le fatalisme de Sabrina continuant à espérer des jours meilleurs.