Figure de proue, la célèbre et illustre comédienne Sonia a accepté volontiers de répondre à nos questions. Cette grande dame a mis en scène de nombreux spectacles et a campé dans beaucoup d'autres rôles dans diverses œuvres qui l'ont fait briller au firmament de la gloire. Pourquoi vous êtes-vous fixée à Skikda ? Ce n'est pas mon choix. On m'a dernièrement nommée directrice du théâtre régional de Skikda. Je suis heureuse d'accomplir cette fonction. Cette nouvelle structure devra mettre en application une politique apte à ramener un nouveau souffle au théâtre dans cette région, par la voie de la formation, le dialogue ainsi que l'installation d'un mécanisme de formation et d'enseignement. Sonia, pour le public algérien et même ailleurs, est une brillante et incomparable comédienne, qui triomphe sur scène. Comment se réalise maintenant votre parcours en qualité d'écrivaine de texte de théâtre ? Il ne faut pas se leurrer, je n'ai pas beaucoup écrit pour le théâtre. Au fait, ce n'est pas ma branche, je m'intéresse davantage à l'interprétation et à la mise en scène. La 5e édition du festival national du théâtre professionnel est à nos portes. Vous participez avec la représentation de la pièce «Devant les murs de la ville». Vous attendez-vous à une distinction ? J'estime qu'on ne fait pas un travail pour décrocher un prix. Pour ma part, je réalise un travail destiné à un public. La plus grande distinction que je peux obtenir est sans aucun doute la réaction du public à la fin de la représentation, notamment ces incessantes acclamations. Un régal. Un bonheur. En clair, le public représente ma seule distinction. L'œuvre théâtrale que vous avez présentée a obtenu un vif succès à Constantine. En êtes-vous fière ? Absolument. C'était une expérience très riche. Une occasion de rencontre, de dialogue et d'échange pour favoriser la connaissance avec de nouveaux talents, encourager les jeunes artistes à réaliser leurs ambitions créatives et artistiques. Généralement, le public algérien accorde moins d'intérêt à une adaptation qu'à une œuvre tout à fait originale. Votre pièce est une adaptation du célèbre dramaturge et cinéaste allemand, Tankred Dorst. Peut-on ainsi donner plus d'importance à l'universel qu'à l'originalité ? Le répertoire théâtral universel appartient au monde entier. Dans mon cas, l'assistance a apprécié ce travail qui est pourtant une adaptation. J'estime qu'il est important pour un artiste d'encourager son travail, qu'il soit adapté ou créé, une manière de l'inciter à améliorer son rendement. Aujourd'hui, vous êtes à la tête du théâtre régional de Skikda. Quels sont vos projets ? Vu la courte durée de ce théâtre nouvellement promu régional, nous avons donc œuvré pour son installation en tant que théâtre régional. Cette nouvelle étape de cette infrastructure théâtrale permet à la ville de Skikda d'abriter des événements qui créeront sans doute une dynamique culturelle. Le théâtre régional de Skikda prépare une pièce pour enfant «Sayad El Assal» destiné aux petits enfants. Le TNA a rendu, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale du théâtre, coïncidant avec le 27 mars de chaque année un vibrant hommage aux dames de proue du théâtre algérien. Estimez-vous que cette initiative est suffisante pour reconnaitre vos riches et longs parcours artistiques ? C'est une initiative louable. C'est un plaisir pour nous d'être honorés par une grande institution à l'image du TNA.