Les ministres des Affaires étrangères des 189 pays membres de l'Agence internationale de l'énergie atomique, dont Mourad Medelci, se retrouveront à partir de demain et jusqu'au 28 de ce mois à la salle de l'Assemblée générale des Nations unies à New York pour réactualiser le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), vieux de 41 ans, progresser sur le désarmement et renforcer la surveillance des programmes atomiques dans le monde. Ce rendez-vous diplomatique quinquennal risque de pâtir de la controverse provoquée par le programme nucléaire de l'Iran et la promesse des Etats-Unis et de leurs alliés de prendre « le temps qu'il faudra » pour sanctionner Téhéran. Sans attendre l'ouverture de la conférence, Hillary Clinton met en garde le président iranien Mahmoud Ahmadinejad contre toute tentative de faire échouer les travaux. « Si le président Ahmadinejad déclare que Téhéran respectera tous les engagements conformément au TNP, ce serait une très bonne nouvelle. S'il croit que, arrivé aux Etats-Unis, il pourra semer la confusion, je doute qu'il trouve un auditoire compréhensif », dit-elle. Bien avant la secrétaire d'Etat, quinze élus républicains du Congrès américain sont montés au créneau pour annoncer leur opposition à la présence du président iranien à New York. Raison de cette opposition : ne pas donner à Ahmadinejad une tribune pour attaquer Israël. Les Américains et les Européens tremblent à chaque voyage d'Ahmadinejad à New York. Depuis 6 ans, en se rendant à l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, il n'a pas omis une seule fois de stigmatiser Israël et son arsenal nucléaire et les Etats-Unis qui malmènent son pays pour une bombe qui n'existe même pas et de défendre le droit de son pays au nucléaire civil. A quelques jours du premier anniversaire du discours d'Obama du Caire, ce discours qui montrera la « discrimination des grands à l'égard des musulmans », pourrait perturber les plans de changement à la Maison Blanche. Surtout si la Turquie, le Brésil… mènent une lutte pour l'unification des zones exemptes d'armes nucléaires (Zean). Une chose semble acquise, les Non-Alignés comptent proposer l'unification de toutes les Zean. Washington, Paris et Londres se livreraient déjà à des pressions dans leurs régions d'influence respectives. Les pays arables pourraient réclamer une conférence qui obligera l'Etat hébreu à adhérer au TNP et le Proche-Orient à devenir une zone « dénucléarisée ». Pour réduire l'impact du discours du président iranien qui interviendra demain juste après la secrétaire d'Etat, Washington n'exclut pas de dévoiler l'ampleur de son arsenal, selon le Washington Post. A New York, M. Medelci participera aujourd'hui à une réunion de coordination du groupe arabe «pour faire le point, avec ses homologues, sur les défis et enjeux liés à cette session et examiner les mesures novatrices susceptibles de donner un nouveau élan et de consolider la mise en œuvre du TNP en matière de désarmement nucléaire, de non-prolifération et d'utilisation pacifique de l'énergie atomique». Au cours de cette huitième session d'examen, l'Algérie réaffirmera son choix de mettre l'atome au service exclusif des applications civiles, comme cela avait été souligné par M. Medelci, le 12 avril dernier, dans la Déclaration nationale de l'Algérie au Sommet de Washington sur la «Sécurité nucléaire» et qu'elle engagera tous ses efforts pour que ce processus d'examen progresse dans toutes ses dimensions, y compris sur la question des garanties de sécurité aux Etats non dotés de l'arme nucléaire et à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires et d'armes de destruction massive au Moyen-Orient », conclut le communiqué des Affaires étrangères.