Dispersion n Il n'y a pas d'accord de sanction, mais les six grandes puissances sont unanimes dans leur soutien «fort» à Javier Solana. Les ministres des Affaires étrangères des six, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne, ont exprimé leur «fort soutien pour les négociations actuelles de MM. Solana et Larijani», a déclaré à la presse le numéro trois du département d'Etat, Nicholas Burns. Les six pays, engagés dans les discussions sur le programme nucléaire iranien, se sont séparés, hier, à New York, sans accord sur un programme de sanctions à l'encontre de l'Iran. Les Etats-Unis étaient apparus jusque-là peu convaincus dans leur soutien aux efforts de dialogue du diplomate en chef de l'Union européenne (UE), Javier Solana, qui espère rencontrer à nouveau cette semaine à New York le principal négociateur iranien sur le dossier nucléaire, Ali Larijani. «Ce sont certainement les discussions les plus sérieuses que Solana ait eues depuis début juin», a ajouté le secrétaire d'Etat adjoint aux affaires politiques. Mais les six, auxquels s'était jointe cette fois-ci l'Italie, ne se sont pas mis d'accord sur un programme précis de sanctions à imposer à Téhéran au cas où le régime iranien ne se plierait pas aux exigences du Conseil de sécurité, qui lui avait donné jusqu'au 31 août pour suspendre ses activités d'enrichissement de l'uranium sous peine de sanctions. Les six poursuivraient au niveau des directeurs politiques leurs discussions à ce sujet cette semaine à New York, où se déroule l'Assemblée générale des Nations unies. Les Etats-Unis font pression depuis des mois en faveur de sanctions du Conseil de sécurité à l'encontre de Téhéran, qu'ils accusent de chercher à se doter de l'arme nucléaire. Mais ils se heurtent aux réticences de la Russie et la Chine, partenaires commerciaux de Téhéran, et maintenant de la France, peu désireuse de se mettre à dos le Hezbollah pro-iranien au Liban, où elle commande la Finul, la force d'interposition de l'ONU. Rice a, pour sa part, été très claire : «Les Etats-Unis ne participeront à aucune réunion avec quelque responsable iranien que ce soit tant qu'ils (les Iraniens) n'auront pas suspendu (l'enrichissement, ndlr) et que ce ne sera pas vérifiable» par l'Agence internationale pour l'énergie atomique (Aiea). Enfin, le délai accordé à Téhéran n'a pas été précisé.