Angoisse n Ces trois rendez-vous qui se succèdent suscitent appréhension et inquiétude chez de nombreux pères de familles à modestes revenus. A première vue, les produits les plus demandés pour les deux premiers sont largement disponibles ; les marchés sont suffisamment pourvus, notamment en articles scolaires. Une véritable aubaine pour les commerçants. Le chiffre d'affaires réalisé en cette période peut atteindre, témoignent certains, le double de celui réalisé pendant le reste de l'année. Certaines familles préfèrent, toutefois, patienter et attendre dans l'espoir de bénéficier de l'aide de l'Etat de 2 000 DA. Cette prime de scolarité est destinée aux élèves issus de familles défavorisées. Cependant, cette aide, qui tarde généralement à parvenir aux concernés, ne permet pas de résorber les dépenses obligatoires et contraignantes qui les attendent, d'autant plus que cette année le ramadan suit de près la rentrée scolaire. Les impératifs de la rentrée sociale sont, souvent, source d'inquiétude et d'angoisse pour les déshérités qui déjà, avec la rentrée scolaire, ont du mal à subvenir aux besoins grandissants et diversifiés de leurs familles. L'arrivée du ramadan, qui intervient deux semaines après ce premier rendez-vous, ne manquera pas de saigner davantage les bourses de ces familles en quête d'aide et de solidarité. Pour ne pas venir à bout de ce qui reste du budget familial et supporter les dépenses attendues pour les premiers jours du mois sacré, certaines familles ont préféré faire leurs emplettes quinze jours, voire un mois à l'avance. En effet, Il a été remarqué lors de notre tournée dans les grandes surfaces et les marchés populaires un véritable rush sur les produits traditionnellement consommés en quantité en cette période de jeûne : sucre, beurre, huile, fruits secs… Et même certains légumes dont le prix demeure, actuellement, raisonnable comparativement à ceux qu'ils pourraient atteindre dans quelques jours. Ainsi, courgettes, haricots verts, piments, tomates… autant de produits achetés en quantité sont congelés, confient quelques ménagères. Cette appréhension de l'augmentation des prix est assurément fondée puisque les marchés de fruits et légumes ont connu, au début de ce mois, une augmentation progressive des prix et un manque remarqué de certains produits, à l'image de la pomme de terre dont le prix a atteint les 35 DA, alors que les courgettes sont cédées à 50 DA. Il faut dire que le pouvoir d'achat des Algériens demeure précaire, en dépit des augmentations des salaires effectuées au mois de juillet dernier et des promesses des autorités de faire de l'amélioration du cadre de vie des citoyens une priorité.