• 557 millions de dinars octroyés à 3600 jeunes promoteurs. L'Algérie se dotera avant la fin de l'année d'un office de la zakat. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, M. Bouabdellah Ghlamallah l'a annoncé hier lors d'une conférence-débat tenue au forum d'El Moudjahid, consacrée à la zakat et son employabilité dans le cadre de l'investissement et de l'insertion des jeunes promoteurs sur le marché du travail. Cette institution se chargera de la collecte et de la répartition de la zakat sur la base d'une comptabilité organisée. Le projet, qui avance à un rythme appréciable, est confié à plusieurs groupes de travail constitués de cadres de ce département, d'experts en économie et des universitaires. Selon le ministre, l'Algérie est appelée à se doter d'un office de cette envergure étant donné l'importance qu'accorde, depuis quelques temps, la société à la zakat en tant que troisième pilier de l'Islam et pourvoyeur de fonds pour le financement de petits projets. « Les citoyens adhèrent de plus en plus à l'acte de zakat. Les sommes collectées deviennent au cours des années, de plus en plus importantes, d'où la nécessité de créer l'office en question », a souligné le ministre. Dans leurs estimations, experts et économistes affirment que le montant de la zakat atteindrait facilement les 2400 milliards DA, si tous Algériens ayant la possibilité d'accomplir ce pilier, versent le nissab au fonds de la zakat. Malheureusement, pour l'heure, le montant collecté dans le fonds ne dépasse pas 3,5 milliards DA (zakat el mal et produit agricoles, zouroua). Pas moins de 440.000 familles ont profité de cette zakat. Par ailleurs, le montant de le zakat El Fitr s'est élevé à 1,3 milliard DA, profitant à 822 familles. Le ministre a appelé les donateurs (mouzekinne) à verser leur zakat dans un fonds. «Autant les sommes collectées sont importantes, autant le financement des projets au profit des jeunes chômeurs est facilité », a relevé le ministre. Le ministère s'est fixé comme objectif, l'octroi de 37,5% de la somme collectée dans le cadre de la zakat au développement économique, allusion faite au financement des projets de jeunes promoteurs et la création de postes d'emploi dans les domaines agricole, de la petite et moyenne industrie et surtout dans l'activité prestataire. Cette année, une enveloppe de 557 millions DA a été octroyée sous forme de crédit à 3600 jeunes, à raison de 50.000 à 300.000 DA par crédit, selon le projet. Cette année, le ministère des Affaires religieuses compte augmenter à 500.000 DA le montant du crédit en fonction de l'importance du projet. Quant au remboursement, le ministre a souligné que le jeune promoteur est tenu de s'acquitter de ses redevances deux ou trois années après la mise en service de son entreprise. Les responsables du ministère des Affaires religieuses tentent de faire appliquer l'exonération fiscale au profit des jeunes promoteurs bénéficiant du fonds de la zakat, à l'exemple des PME et PMI relevant du département de M. Benbada. Des discussions sont actuellement engagées entre les deux ministères pour faire aboutir cette doléance. Quant aux promoteurs ayant déclaré faillite, le ministre estime qu'un délai supplémentaire leur sera accordé pour le remboursement et pour se mettre en conformité au cahier des charges.