Réalité n Nos ancêtres nous ont légué un héritage inestimable de valeurs de solidarité et d'entraide. Mais les temps ont changé et pas dans le bon sens, malheureusement. Plusieurs citoyens, ayant la volonté de créer des comités afin de défendre les intérêts de la communauté et de participer à la gestion des affaires de la collectivité, trouvent de grandes difficultés à le faire. En effet, plusieurs personnes interrogées sur cette question affirment que le problème commence au niveau du village où il n'est pas toujours facile de trouver des volontaires pouvant assumer la responsabilité de faire entendre les doléances et les préoccupations de leurs concitoyens. Pourtant, dans les villages où les gens se connaissent parfaitement, le problème du choix des représentants ne devrait pas se poser. Ce qui ne semble pas être le cas dans plusieurs villages qui perdent peu à peu le sens de la solidarité, du volontariat et de l'entraide, des valeurs ancestrales qui constituaient, jadis, le secret de la parfaite organisation qui régnait dans nos villages. Mais comment font les gens pour trier ces bons éléments ? «Nous faisons appel aux jeunes instruits et aux sages du village pour constituer un bon groupe. Grâce à leur sagesse et au respect dont ils jouissent, les personnes âgées ou les sages du village sont sollicités par les jeunes sur certaines questions comme l'organisation du volontariat, les cotisations pour réhabiliter et nettoyer les chemins et le cimetière du village…», nous dira un membre d'un comité de village en Kabylie. «Dans notre village, nous avons un comité, mais nous n'avons pas encore obtenu l'agrément puisque les gens ne sont jamais arrivés à se mettre d'accord sur sa composante», témoigne un autre jeune habitant un village situé à quelques kilomètres du chef-lieu de la commune de Makouda (20 km au nord du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou). Selon lui, «le sens de la solidarité, de l'organisation et la conception du rôle du comité de village a complètement changé. L'individualisme a pris le pas sur le sens de la solidarité existant auparavant entre les habitants de la même localité. Aujourd'hui, chacun s'occupe des affaires de son foyer». En outre, et comme l'explique un autre citoyen, «on assiste de plus en plus à un désintérêt inexplicable de la jeune génération à ce qui se passe dans le quartier ou le village. Tout le monde veut aller à l'étranger». «Aujourd'hui, il est difficile de trouver des personnes qui se portent volontaires pour prendre en charge les problèmes du village et trouver quelqu'un à qui confier l'argent cotisé», déplore un sexagénaire. L'indifférence des uns envers la chose publique et commune et l'opportunisme et les calculs des autres sont ainsi les causes qui engendrent les problèmes et le désaccord entre les citoyens, sans oublier aussi la politique qui s'invite dans les villages. En effet, et comme l'expliquent plusieurs témoins, nombre de villages peinent à s'entendre pour créer leur comité à cause des tendances politiques des délégués…