L'une des plus anciennes méthodes thérapeutiques inspirée de la suggestion est le toucher. C'est un fait bien connu, dans la plupart des civilisations, que les mains de certaines personnes ont le pouvoir de guérir, du moins de soulager certains maux. Il s'agit généralement de personnes auxquelles on attribue, à tort ou à raison, certains pouvoirs. Durant tout le Moyen âge jusqu'à l'époque victorienne, on a pratiqué, en Europe, notamment en France et en Angleterre, le «toucher royal» pour soigner les écrouelles, abcès ganglionnaires très répandus et qu'on ne savait pas soigner à l'époque : il suffisait que le roi touche le malade pour que la maladie, dans la plupart des cas, guérisse. Dans Macbeth, Shakespeare fait intervenir un personnage qui déclare avoir vu le roi Edouard le Confesseur, qui a régné de 1060 à 1108, user de ce que le célèbre auteur anglais appelle la «bénédiction guérisseuse» du souverain pour soigner des malades. La piété d'Edouard et surtout ce don de guérisseur lui vaudront, un siècle après sa mort, sa canonisation, c'est-à-dire d'être porté au nombre des saints. Le premier témoignage écrit du toucher royal remonte à un texte de l'abbé Guibert de Nogent, Les reliques des saints, daté de 1124. L'auteur écrit avoir vu le roi de France, Louis le Gros, qui a régné de 1108 à 1137, guérir, par simple toucher, des scrofuleux. Guibert ajoute que le père de Louis, Philippe Ier, avait également ce don, mais qu'il l'a perdu à cause de ses péchés (Philippe Ier, reconnu coupable d'adultère, a été excommunié).