La suggestion comme moyen de guérison, a souvent été employée comme moyen de traiter des maladies. Commençons par définir la suggestion. Les psychologues la définissent comme toute idée, comme toute parole, tout sentiment qui agit sur le psychisme de l'homme et qui le pousse à agir. Avant les travaux de Bernheim sur la suggestion, celle-ci est connue depuis l'antiquité et certains auteurs l'ont préconisée pour traiter les maladies. Platon, déjà, insistait sur la puissance de la suggestion et voyait dans les talismans de simples objets, sans pouvoir aucun, mais qui parvenaient à guérir et à protéger parce qu'on croyait à leurs pouvoirs. Le philosophe grec soutenait qu'une chose n'a pas, en elle-même, la possibilité de guérir un mal, mais il suffit de penser qu'elle peut le faire pour qu'elle le fasse réellement. Dans la même optique, Socrate recommandait de soigner l'âme avant le corps, car, pensait-il, c'est de l'âme que viennent à l'homme tous les biens et tous les maux. L'esprit, soutient-il, se soigne par les incantations, et si on doit traduire en langage moderne «incantations», il faudra parler de suggestion... Les médecins musulmans ont également appelé à soigner certaines maladies en usant de suggestion. De nos jours, on connaît l'effet placebo : un produit sans efficacité médicale, de l'eau du sucre ou de la mie de pain, mais présenté comme un médicament, dans un essai thérapeutique : le malade est, par un effet de suggestion, soulagé de ses souffrances et peut sombrer dans un sommeil réparateur.