Expression n Un concert, organisé dans le sillage de la célébration de la Journée de l'artiste, s'est tenu, jeudi soir, à la Maison de la culture de Béjaïa. De nombreux chanteurs ont tenu à donner de la voix pour rendre hommage à leurs pairs pionniers, mais aussi à toutes les figures de proue issues des autres créneaux artistiques, dont le cinéma, le théâtre ou la poésie. Boudjemaâ Agraw (moderne kabyle), Abdelkader Bouhi (chaâbi), Rahima Khalfaoui, nouvelle figure de la variété, Boualem Berr et tant d'autres se sont relayés sur scène pour faire revivre ceux qui ont façonné le patrimoine local, voire national, à l'instar de Cheikh Saddek Abdjaoui, Youcef Abdjaoui, Allaoua Zerrouki et Abdelwahab Abdjaoui, ou ceux qui en perpétuent la tradition et maintiennent ardente la flamme du chant, tels Djamel Allam, El-Ghazi, Amour Abdennour ou encore Louisa. Chaque artiste de la nouvelle génération a chanté un «maître», en polarisant sa voix, son charisme, sa mémoire, mais tous ont célébré collectivement, un répertoire historique de la chanson algérienne, dont le déroulement n'a pas été sans susciter bonheur certes, mais beaucoup de nostalgie aussi. Et pour cause, leur évocation, agrémentée à l'occasion par des projections vidéo, a replongé l'assistance dans la brillance créatrice de l'époque (ante et post-indépendance) et dans la qualité des poésies et des sonorités produites alors. Au demeurant, ce n'est pas par hasard que les organisateurs ont fait une place de choix aux poètes, sollicités entre deux tours de chants, pour redire et déclamer à leur façon, les sujets que tous ont portés aux nues, notamment la patrie, l'exil et l'émigration, la mal vie et l'amour, avec des mots justes et profonds. Les «invités», notamment Ahmed Lahlou et Azzoug Mouloud, deux poètes d'expression kabyle, tout en déroulant leurs propres œuvres, ont, en fait, livré la quintessence textuelle de chacun de ces artistes repères, qui étaient aussi bien musiciens que poètes. Le public a adoré, d'autant que l'hommage a pris l'allure d'un riche divertissement, étant étendu au cinéma et au théâtre grâce à l'évocation et au déroulement des œuvres d'Azzedine Meddour, d'Abdelmalek Bouguermouh et d'Abderrahmane Bouguermouh. La soirée, qui a réuni une assistance record à la Maison de la culture, a été, par ailleurs, agrémentée par des expositions de peintures et d'objets traditionnels au sein desquels un stand propre a été réservé à des artistes palestiniens pour dire leur résistance et exprimer leur rêve.