Les Grecs se sont intéressés très tôt à la magnétite, l'oxyde de fer magnétique. Le nom de «magnétite» proviendrait soit du nom du berger Magnes, qui l'aurait découverte, soit plutôt de la ville de Magnésie, où on l'exploitait. On sait qu'au temps d'Alexandre le Grand, il existait, dans cette ville, des établissements de soins utilisant le «fluide» des guérisseurs. Platon, dans ses Dialogues, établit des rapports entre la magnétite et la guérison par l'imposition des mains. Thalès de Milet, Anaxagore et Aristote pensaient de même. Pythagore, qui passe pour un personnage semi-légendaire, faiseur de miracles et dont la figure évoque les chamanes, passait pour soigner les malades en leur imposant les mains. Sa doctrine suppose l'existence d'un fluide qui permet de guérir un grand nombre de maladies. Nous avons déjà parlé du Moyen âge chrétien et du «toucher royal». Signalons également, dans le monde musulman, la pratique du toucher curatif dans les milieux mystiques ou soufis. Dans la tradition berbère du Maghreb, on prête aux saints le pouvoir de guérir et de chasser les démons, par l'imposition des mains. Ici, on ne parle pas de magnétisme mais de baraka, mais la définition qu'on en propose, est quasiment la même : fluide, force qui se dégage du corps du saint et qui est transmise au fidèle. Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour voir apparaître les premières théories sur le magnétisme animal.