Comme en Orient, les Berbères croient au caractère prophétique du rêve, comme dans le monde musulman, on croit, sur la foi du célèbre hadith du Prophète, que «les rêves véridiques (ru'ya) viennent de Dieu et que les rêves incohérents (h'ulm) viennent du Diable». Concernant cette distinction, Ibn Sîrîn écrit : «La vision venant de Dieu est ce qu'il y a de plus utile, qu'il s'agisse des rêves de bons ou de mauvais augures, bonnes annonces ou menaces. C'est cette vision que le Prophète — bénédiction et salut sur lui — a considéré comme la quarante-sixième partie de la prophétie. Les infidèles comme les endurcis parmi les croyants, peuvent également recevoir la vision véridique. Quant au rêve le plus détestable, c'est celui qui provient de Satan : le Prophète — bénédiction et salut sur lui — a ordonné de ne pas divulguer ce genre de rêve et de cracher à gauche, pour éviter d'être atteint (par le mal) qu'il comporte, comme la peur, la tristesse ou la tentation qui conduisent à l'hostilité, à la trahison et à la jalousie. Le rêveur ne se rend pas compte qu'il s'agit là de péchés, de négligences et d'actions destructrices ; or c'est Satan, qui ne peut accomplir ces actions, qui ordonne au rêveur d'agir à sa place. Cependant, c'est Dieu — Gloire à Lui — qui crée tout ce que l'on voit dans les songes, comme bien ou comme mal (Satan ne faisant que détourner le rêve à son profit).