Une exposition sur le parcours artistique et la vie du chantre de la chanson targuie, l'artiste défunt Othmane Bali, est organisée à la bibliothèque communale de la ville de Djanet dans la wilaya d'Illizi. «Le maître Bali était un musicien -poète dont les textes, inspirés de la tradition orale targui, racontent le désert, la solitude et les us du Tassili N'Ajjer, dont notamment les Tissiouayes, en tamahak, en arabe et en français», a souligné le percussionniste de la troupe Bali, Beltou Toufik, présent à cette exposition, rappelant que c'est «sa mère, Khadidja, grande chanteuse de Tindé qui lui a transmis ce genre musical». «C'est au début des années 1970 que Bali a découvert le luth alors qu'il était technicien supérieur à l'Hôpital d'Ifri (Djanet) et depuis, il s'était mis à écrire des textes en tamacheq et en arabe, ainsi que certains refrains en français», a encore ajouté la même source. Auteur, compositeur, interprète, l'artiste défunt Othmane Bali a contribué à faire découvrir ce genre du patrimoine musical national à travers les autres régions du pays et à l'étranger, ses tournées l'ayant mené jusqu'au Japon. Tout en restant profondément attaché à la tradition, Bali a réussi, selon les spécialistes, à renouveler le genre Tindé, en enregistrant dans les années 1990, trois albums avec le chanteur américain Steve Shehan. L'artiste Othmane Bali a été emporté à l'âge de 52 ans par la crue de l'oued Idjririou de Djanet, dans la nuit du vendredi 17 juin 2005, dans le Tassili N'Ajjer.