Une semaine culturelle sera organisée prochainement à Illizi à la mémoire du chanteur Othmane Bali, disparu dans la nuit du 17 juin 2005, emporté par la crue d'un oued dans le Tassili n'Ajjer, apprend-on de la direction de la culture de wilaya. Othmane Bali, de son vrai nom Mebarek Athmani, est né au mois de mai 1953 à Djanet, la capitale du Tassili n'Ajjer, dans le Grand Sud algérien, au sein d'une famille de mélomanes et de poètes. Il a été bercé par la musique de sa mère, grande chanteuse de tindi, le genre musical de la région, qu'il a remis au goût du jour et fait connaître en Algérie et à l'étranger. Virtuose du luth, un instrument qu'il avait découvert lors de ses études paramédicales au début des années 1970, il écrivait des textes en tamasheq et en arabe, mêlant parfois à ses couplets un peu de français. L'hommage qui sera rendu à ce chantre de la musique targuie et qui sera présenté sous forme d'exposition retracera les passions, les textes, ainsi que la carrière de ce musicien novateur, a indiqué le directeur de wilaya de la culture. Cette exposition en deux volets sera abritée par le centre culturel d'Ifri, à Djanet, et par la maison de la culture Othmane Bali d'Illizi et s'étalera jusqu'au 17 juin prochain, a ajouté la même source. Dans les grandes capitales du monde où l'ont conduit ses voyages, l'ultime l'ayant fait atterrir en 2005 au Japon, Othmane Bali a su susciter l'intérêt pour une musique authentique, qu'il a modernisée sans autant la dénaturer. Comme tout maître et authentique artiste, Bali a su faire naître de nombreuses vocations chez les jeunes de la région de Djanet et ailleurs. Sa voix chaude et sucrée comme une datte accompagnait ses mélopées jusqu'à la transe. Respectueux de la tradition, Bali était également ouvert aux fusions et aux métissages. Il représentait l'homme bleu dans toute sa splendeur, habillé et coiffé en permanence des habits traditionnels de sa région. De plus, il possédait une classe naturelle, un sourire immense et des rides creusées par le soleil du désert. Il laisse derrière lui un grand vide dans la musique algérienne et aussi dans nos cœurs. Cette semaine culturelle constituera, sans nul doute, un grand moment d'émotion pour tous ceux qui ont connu et apprécié cet artiste du Tassili des Ajjer, assure-t-on. Et on n'a pas de mal à le croire. F. B.-C.