L'Algérie avait abrité le 2e séminaire euro-africain de l'asthmologie, allergologie et immunologie sous le thème " médecine du travail et syndrome de l'apnée du sommeil ". Le Dr Nadia Chrikh, spécialiste en médecine du travail au CHU Hassan-Issaad de Beni Messous, et membre en même temps de l'association de recherche en maladies respiratoires et du sommeil, avait, lors de son intervention vendredi à Alger, tiré la sonnette d'alarme sur les dangers que peuvent représenter les personnes souffrant de troubles du sommeil pour elles-mêmes et pour leur entourage, notamment celles activant dans certains secteurs. Elle a, dans ce même contexte, appelé la commission nationale du permis de conduire à tenir compte des troubles du sommeil, cause d'accidents de la route, consolidant ses propos par une étude réalisée en collaboration avec le laboratoire chargé du diagnostic du syndrome d'apnée du sommeil (SAS) du CHU de Beni Messous, ayant touché 170 personnes souffrant des troubles du sommeil âgées de plus de 40 ans et activant dans différentes spécialités. Cette dernière a prouvé que 14% des personnes concernées par l'étude représentent un danger spécifique et que certaines d'entre elles travaillent dans le secteur des transports. Elle a indiqué, en outre que 2% des accidents de la circulation sont causés par des conducteurs souffrant de troubles du sommeil. La doctoresse ajoutera que les symptômes de l'apnée du sommeil ne sont pas classés dans la liste des maladies et ne son pas diagnostiqués de manière précise, précisant qu'ils sont méconnus chez les citoyens et les professionnels de la santé. La spécialiste a, par ailleurs, souligné que la commission nationale du permis de conduire sanctionne les contrevenants au code de la route et les excès de vitesse mais ne tient pas compte des troubles du sommeil dont sont sujets certains conducteurs et qui sont à l'origine d'accidents de la route. C'est là justement que le Dr Chrikh a déploré l'absence de lois interdisant l'obtention du permis de conduire pour les personnes souffrant de troubles ou de syndrome d'apnée du sommeil. Dans le but de faire face à ce phénomène, Chrikh, a préconisé de soumettre ces personnes à des examens médicaux annuels afin de leur éviter des accidents au travail et la mutation vers d'autres postes. Tout comme elle a appelé à introduire les troubles du sommeil dans la liste des maladies et à prendre en charge ce problème par un groupe médical pluridisciplinaire regroupant les spécialistes en maladies respiratoires, en ORL, en neurologie et en cardiologie. Elle a, en outre, souligné que le secret médical interdit au médecin de révéler l'état du malade souffrant de troubles du sommeil. Elle regrette également que les troubles du sommeil ne soient pas déclarés dans le cadre d'accidents de travail affirmant que 25 % des sujets à ces troubles ont eu des accidents de travail ou de la route. Malika A.