Problématique n L'enjeu et le défi aujourd'hui dans le domaine de la recherche scientifique sont de savoir comment arriver à accompagner les entreprises. D'après Souad Bendjabelah, ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, qui était l'invitée ce matin de la Chaîne III, le problème de la recherche en Algérie n'est pas un problème d'infrastructures et de compétences humaines. «Nous avons mis en place depuis dix ans les infrastructures et mobilisé le potentiel scientifique. Aujourd'hui, l'enjeu est d'accompagner les politiques publiques notamment les politiques de relance industrielle pour trouver les compléments à une économie tirée par les hydrocarbures», a-t-elle souligné. Pour cela, elle a affirmé que l'Algérie est en train de «mettre les groupes de réseaux thématiques et de chercheurs qui sont dans différentes universités et centres de recherche et qui seront en contact avec les entreprises sur des thématiques qui intéressent ces dernières». «Nous l'avons fait avec Saidal et les groupes pharmaceutiques, mais aussi avec d'autres opérateurs économiques.» La ministre a soulevé la nécessité pour les entreprises de solliciter les chercheurs si elles veulent devenir compétitives. La recherche scientifique est une priorité nationale puisqu'elle est inscrite dans la loi tout en refusant d'admettre que le problème dont elle souffre est lié au financement. «La recherche est un problème d'organisation .Ce n'est pas qu'en mettant beaucoup d'argent qu'on va faire une meilleure recherche. Il faut mettre beaucoup d'argent la où c'est nécessaire et au moment nécessaire et que cet argent soit destiné aux vrais chercheurs», précisa-t-elle encore. En ce qui concerne la définition des priorités de recherche, l'invitée de la Chaîne III déclare : «La priorité de la recherche se fait selon nos capacités et nos besoins. Ceux-ci sont ceux répondant aux programmes structurants du président de la République, nous avons une politique culturelle, agricole, une politique de mise en place des infrastructures, nous sommes en train de mettre en place une politique industrielle notamment avec la création de 200000 entreprises.» Ces politiques publiques devront être accompagnées par les chercheurs. Evoquant le Conseil national de la recherche qui a été créé en 1992 et qui ne se réunit que rarement et qui connaît une situation de stagnation, Mme Bendjabalh estime que le conseil sera redynamisé. «Le décret exécutif de 2008 fixe de manière réglementaire la composition , le fonctionnement et l'organisation de ce conseil national qui est un organe pour abriter et définir la priorité des programmes de la recherche.»