Le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, a décidé d'entamer un dialogue avec les représentants des familles menacées d'expulsion, promettant d'ouvrir une enquête sociale pour étudier, au cas par cas, la situation de chaque famille. En marge de la cérémonie d'accueil d'enfants palestiniens au siège de son département ministériel, au cours de cette semaine le ministre a été assailli par les journalistes présents au sujet des enfants algériens jetés à la rue avec leurs parents à la suite d'une décision de justice ayant ordonné leur expulsion. M. Ould Abbès affirme qu'il n'est pas responsable de ces expulsions : «Je suis à la tête de ce ministère depuis 10 ans et vous, les journalistes, vous savez combien d'actions de solidarité j'ai entrepris au profit des personnes démunies.» Il occulte le fait que c'est son département qui a actionné la procédure de justice pour que des cadres soient jetés, avec femmes et enfants, sur la voie publique. En outre, le ministre ne manquera pas de dire que son département a besoin des deux centres spécialisés en rééducation de mineurs qu'il compte redynamiser. L'un des deux centres n'est plus opérationnel depuis plus d'une dizaine d'années, bien que les employés continuent à percevoir leurs salaires. Selon le ministre, la raison de l'inexploitation dudit centre découle du fait que le directeur occupe un logement de fonction et qu'à défaut d'un logement pour le recaser, le centre demeure fermé. Pour justifier l'expulsion de familles, il dira que les fonctionnaires en question – sans, toutefois, apporter la moindre preuve – possèdent des villas ailleurs et continuent d'occuper des logements de fonction. Concernant la politique de «deux poids, deux mesures», prouvée par la vente d'un logement à un des occupants du centre n°1 spécialisé en rééducation, le ministre a exprimé son étonnement avant de promettre de retirer ce désistement.