Protestation n 17 familles d'anciens fonctionnaires du centre spécialisé de rééducation de Birkhadem affilié au ministère de la solidarité, se sont regroupées mardi, devant le ministère dans l'espoir d'être reçues par un responsable. Menacées d'expulsion par la tutelle, ces familles qui occupent des logements de fonction au centre de rééducation de Birkhadem (CSR n°1, CSR n°2) depuis plus d'une cinquantaine d'années, espèrent trouver une oreille attentive à leurs doléances. La première tentative d'expulsion a eu lieu en 2002, la deuxième en 2004, la troisième en 2006 et c'est pour la quatrième fois que le ministère de la Solidarité actionne le mécanisme d'expulsion. Résultat, 6 familles ont été jetées du jour au lendemain à la rue, les 17 et 19 juin dernier, alors que le dernier de ces habitants réside dans le centre spécialisé de rééducation n° 2 depuis 1957. Aujourd'hui, ces familles qui possèdent des attestations d'attribution délivrées par les services des domaines datant de 1962 ne comptent pas baisser les bras, ils ont décidé d'aller au bout de leur action et de poursuivre la lutte pour faire valoir leurs revendications. Ils réclament leur droit à la régularisation de ces logements et essayent de convaincre les autorités concernées quant à la légalité et la légitimité de leur demande collective de cession des biens de l'Etat conformément à la loi. Il est important de savoir que plusieurs démarches et procédures, entreprises par ces locataires dans ce sens, ont été gelées pour des raisons obscures. Interrogé, un père de famille, qui a été déjà expulsé, s'est dit désespéré : «Je suis depuis presque une quinzaine de jours dans la rue, aucune autorité – APC, wali délégué – n'est venue s'enquérir de ma situation ainsi que de celle des autres.» Il rappelle qu'à l'époque son père, fonctionnaire au CSR n°2, est décédé à la suite d'un accident de travail et voilà qu'aujourd'hui, son fils finit dans la rue. «C'est de la pure hogra, où est le bon sens de cette mesure qui a fait de nous des SDF ?», crie une femme les larmes aux yeux. Notons, par ailleurs, que le Dr Tahar Besbas, secrétaire national chargé du social et vice-président du groupe parlementaire du RCD, était présent sur les lieux accompagné par un membre du bureau d'Alger pour soutenir ces familles. M. Besbas a affirmé qu'il a déjà soulevé ce problème au sein de l'hémicycle, précisant qu'il a demandé audience au ministre de la Solidarité nationale pour en parler. Les familles déplorent que la promesse du ministre de la Solidarité nationale d'ouvrir une enquête sociale pour étudier au cas par cas, la situation de chaque famille n'ait pas été tenue. D'ailleurs, les protestataires n'ont été reçus par aucun responsable. C'est pourquoi, ils ont décidé d'organiser, pour la énième fois, un meeting samedi prochain devant le siège du ministère. Selon des indiscrétions, ces expulsions viseraient à libérer le terrain pour une coopérative immoblilière.