Décision n Washington a annulé la rencontre prévue, jeudi, à Paris entre son émissaire George Mitchell et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, après le refus d'Israël de geler la colonisation. Selon un haut responsable gouvernemental, rapporte ce mercredi le quotidien israélien Yediot Aharonot, la Maison-Blanche a signifié sans ambages à Israël qu'une telle rencontre n'avait pas lieu d'être aussi longtemps qu'Israël n'aura pas modifié sa position sur la colonisation juive dans les territoires palestiniens occupés. «Ils nous ont dit qu'aussi longtemps que nous n'aurions pas complété nos devoirs de classe sur la colonisation ça ne servirait à rien que Mitchell fasse le voyage de Paris pour rencontrer le Premier ministre», a déclaré ce responsable. L'administration américaine a, une fois de plus, réaffirmé son opposition à toute extension des colonies lors de récents contacts à Washington du proche conseiller du Premier ministre. Un membre de la délégation israélienne accompagnant M. Netanyahu en Italie avait déclaré, hier, mardi, que l'entretien Netanyahu-Mitchell avait été annulé et qu'il serait remplacé par une rencontre lundi à Washington entre le ministre israélien de la Défense Ehud Barak et l'émissaire spécial américain. «Ce délai permettra d'éclaircir les questions d'actualité en suspens», avait-il ajouté, sans autre précision. M. Netanyahu était censé rencontrer M. Mitchell jeudi à Paris après un entretien avec le Président Nicolas Sarkozy. Lors de son discours le 4 juin au Caire adressé au monde musulman, le Président américain Barack Obama avait appelé à un gel total de la construction dans les colonies de Cisjordanie occupée. Israël s'y oppose et entend poursuivre la colonisation. Le 9 juin dernier, M. Netanyahu s'était entretenu pendant quatre heures à Jérusalem avec M. Mitchell alors qu'il préparait le discours au cours duquel il devait accepter pour la première fois publiquement le principe d'un Etat palestinien aux côtés d'Israël tout en posant des conditions draconiennes. Hier, mardi, à Rome, le Premier ministre israélien a campé sur ses positions quant à la colonisation. Depuis l'occupation de la Cisjordanie en juin 1967, près d'un demi-million d'Israéliens s'y sont installés dont près de 200 000 à Jérusalem-Est annexée.