Estimant que l'Etat hébreu n'a rien fait pour avancer dans la voie de la paix, en refusant notamment de geler la colonisation, l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a refusé de se rendre dans la capitale française, pour y rencontrer le Premier ministre israélien, car cela ne servirait à rien. Les Américains ne relâchent pas la pression exercée sur Israël, dans l'espoir de l'obliger à faire des concessions pour reprendre rapidement les négociations de paix avec les Palestiniens, pour parvenir à une solution basée sur le principe des deux Etats, comme le souhaite vivement le nouveau président US, Barack Obama. Dans cette optique, Washington a annulé une rencontre prévue aujourd'hui à Paris entre son émissaire George Mitchell et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, après le refus d'Israël de geler la colonisation. L'information a été rapportée hier par le quotidien israélien Yediot Aharonot, qui cite un haut responsable gouvernemental non identifié. Celui a affirmé que la Maison-Blanche a signifié sans ambages à Israël qu'une telle rencontre n'avait pas lieu d'être aussi longtemps qu'Israël n'aura pas modifié sa position sur la colonisation juive dans les territoires palestiniens occupés. Ce responsable a indiqué : “Ils nous ont dit qu'aussi longtemps que nous n'aurions pas complété nos devoirs de classe sur la colonisation ça ne servirait à rien que Mitchell fasse le voyage de Paris pour rencontrer le Premier ministre.” Pour rappel, Netanyahu était censé rencontrer M. Mitchell aujourd'hui à Paris après un entretien avec le président Nicolas Sarkozy. Voilà un ton plus ferme, de la part des Etats-Unis en direction d'Israël, surtout que l'administration américaine a une fois de plus réaffirmé son opposition à tout agrandissement des colonies lors de récents contacts à Washington du proche conseiller du Premier ministre, Shlomo Molkho. De son côté, un membre de la délégation israélienne accompagnant Benjamin. Netanyahu en Italie avait laissé entendre mardi que la rencontre entre le chef du gouvernement israélien et George Mitchell avait été annulée et qu'une autre est prévue lundi prochain à Washington entre le ministre israélien de la Défense Ehud Barak et l'émissaire spécial américain. À en croire la même source : “Ce délai permettra d'éclaircir les questions d'actualité en suspens.” Depuis, le discours le 4 juin au Caire adressé au monde musulman, dans lequel Barack Obama avait appelé à un gel total de la construction dans les colonies de Cisjordanie occupée, Netanyahu s'y oppose et entend poursuivre la colonisation sous motif “d'expansion naturelle” des implantations existantes, compte tenu de leur démographie. D'ailleurs, à Rome, le Premier ministre israélien a maintenu ses positions sur la colonisation en déclarant qu'il ne permettrait pas “la création de nouvelles colonies, ni la saisie de terres, mais que la vie doit continuer”. Il n'en demeure pas moins, que Netanyahu continue à afficher un certain optimisme, et affirme être convaincu qu'il était possible de “trouver un arrangement” avec Washington. Ceci étant, depuis l'occupation de la Cisjordanie en juin 1967, près d'un demi million d'Israéliens s'y sont installés dont près de 200.000 à Jérusalem-Est annexée.