Huit milliards de dinars : c'est l'enveloppe consacrée par l'Etat à l'organisation du Festival panafricain. La ministre de la Culture a réfuté les arguments de ceux qui estiment que ce montant est excessif. «Ils n'ont qu'à essayer l'ignorance. Et l'ignorance, on sait ce que c'est», a-t-elle rétorqué. Réagissant aux critiques quant au budget alloué au Festival panafricain et qui est évalué à huit milliards de dinars, la ministre se défend en disant que «la culture n'est pas chère», et qui si elle l'était, alors ceux qui la trouvent chère, ils n'ont qu'«à essayer l'ignorance». «L'ignorance, a-t-elle repris, on l'a essayée et on en connaît le résultat.» «Nous ne voulons pas d'ignorance», a-t-elle précisé. La ministre a fait savoir que «la moitié du budget va au village des artistes qui est une infrastructure qui restera aux Algériens après le Panaf. Une autre partie va à la mise à niveau des infrastructures, à l'acquisition du matériel (six sonos énormes) qui sera utilisé après le Panaf.» Et de poursuivre : «Le Panaf sera l'occasion de faire travailler les Algériens et de faire travailler d'autres secteurs (le tourisme, les transports, la restauration). S'exprimant ensuite sur le rôle de l'Etat dans le financement de la culture au sens le plus large et le plus complet du terme, Khalida Toumi a déclaré : «Oui et mille fois oui, l'Etat doit financer la culture ? La culture est un besoin.» Interrogée sur la portée du 2e Festival panafricain, la ministre a déclaré qu'avec «la même ambition et la même fierté» que l'Algérie organise le 2e festival panafricain, en tenant néanmoins à préciser que le contexte, celui de 2009, n'est pas le même que celui de 1969. «Le monde a changé et l'Afrique aussi», a-t-elle dit, rappelant qu'«en 1969, le Festival panafricain était placé sous le signe des mouvements de libération», et que, quarante ans plus tard, la 2e édition est placée sous le signe «de la renaissance de l'Afrique». «C'est dire au monde que l'Afrique est de retour, que c'est la renaissance africaine», a-t-elle ajouté. Ainsi, le Festival panafricain 2009 sera l'occasion de célébrer la renaissance de l'Afrique. Pour Khalida Toumi, «il est impossible de résumer l'Afrique – et l'Algérie – aux conflits et aux guerres, aux crises et aux maladies», soulignant : «Ce sont aussi des capacités créatrices et d'organisation extraordinaires.» S'exprimant sur le panafricanisme, la ministre a dit : «Le panafricanisme est une vocation qui consiste à dire que l'Afrique est un continent qui a une histoire et lutte contre les dominations et milite pour les libertés des peuples.» «La vocation du panafricanisme de l'Algérie n'a pas changé et celle de l'Afrique est entière», a-t-elle tenu à préciser. Cela revient à dire que le panafricanisme reste d'actualité et ne peut être galvaudé. Il est à noter que 51 Etats membres de l'Union africaine participeront à la 2e édition du Festival culturel panafricain, auxquels s'ajoutent les Etats-Unis et le Brésil présents, et ce, en raison de la forte présence dans ces deux pays d'une communauté noire. De plus 250 journalistes africains – et même européens – sont attendus pour assurer la couverture médiatique de la manifestation. «Tous les moyens techniques et matériels sont mis à la disposition des journalistes pour assurer la meilleure couverture médiatique du panafricain», a-t-elle déclaré. Enfin, côté activités artistiques et animations culturelles, la ministre a annoncé un programme riche et varié : des expositions, des conférences, colloques et symposiums, des spectacles de musique, des représentations théâtrales…. Au total 8 000 artistes animeront des scènes et des rencontres. Il est à noter, en outre, que les spectacles seront gratuits et seront représentés dans plus de 27 wilayas et que des caravanes culturelles sillonneront le territoire national.