Résumé de la 116e partie n Haydock vient voir Tommy et lui montre bien qu'il a tout compris. La situation est vraiment grave pour lui maintenant... La police va me rechercher dès qu'on lui signalera ma disparition. Un sourire carnassier découvrit les dents de Haydock. — La police était ici, hier soir. Des braves types... tous deux des copains à moi. Ils m'ont posé un tas de questions sur Mr Meadowes. Ils étaient très inquiets de sa disparition. Ils voulaient savoir quel avait été son comportement, ce qu'il avait dit. Et ils n'ont évidemment pas songé un instant - comment l'auraient-ils pu ? - que l'homme dont ils me parlaient se trouvait quasiment sous leurs pieds. Il est évident pour tout le monde que vous avez quitté cette maison en pleine santé. Et personne ne pensera jamais à venir vous chercher ici. — Vous ne pourrez pas m'y garder indéfiniment ! lança Tommy avec colère. D'un coup, Haydock retrouva un langage des plus britanniques : — Ce ne sera pas nécessaire, mon cher vieux. Nous ne vous garderons que jusqu'à demain soir. J'attends un bateau, sur ma petite plage privée.., et nous envisageons de vous faire faire une agréable promenade de santé - encore que j'ai le sentiment que vous ne serez plus en vie, ni même à bord, quand ce bateau arrivera à destination. — Je me demande pourquoi vous n'en avez pas terminé tout de suite avec moi. — Mais, mon cher, il fait très chaud, en ce moment. Il arrive que nos communications par mer soient interrompues et si tel était le cas... Vous m'avouerez qu'un cadavre a une manière bien à lui de faire connaître sa présence dans une maison... — Je vois, dit Tommy. Pour ce qui était de voir, il voyait. L'issue ne faisait pas de doute. On le tiendrait en vie jusqu'à l'arrivée du bateau. A ce moment-là, on le tuerait, ou on le droguerait, et son corps serait jeté par-dessus bord, quelque part au large. Et si jamais on retrouvait sa dépouille, rien ne permettrait d'établir un rapport quelconque avec Le Repos du contrebandier. — En fait, reprit Haydock avec un parfait naturel, j'étais seulement venu pour vous demander s'il est quoi que ce soit que nous puissions faire pour vous.., euh... après ? Tommy réfléchit. — Merci, répondit-il. Mais je ne vais pas vous demander d'aller porter une mèche de mes cheveux à une pépée de Saint John's Wood ni rien de ce genre. Je lui manquerai pour les règlements de fin de mois... mais je ne doute pas qu'elle se consolera ailleurs dans les plus brefs délais... Il lui fallait à tout prix, pensait Tommy, donner l'impression qu'il travaillait en solo. Aussi longtemps qu'aucun soupçon ne se portait sur Tuppence, la partie pouvait encore être gagnée. Même s'il n'était plus là pour la jouer. (à suivre...)