Résumé de la 115e partie n Tommy est ligoté dans une cave, Appledor, le domestique de Haydock, lui apporte à boire et à manger... Ça va mieux, ânonna-t-il d'une voix rauque. C'est maintenant que je me rends compte que je n'ai plus vingt ans. Si nous passions au solide, Fritz ?... ou bien est-ce Franz ? — Ici, je m'appelle Appledore, répliqua l'autre froidement. Il tendit la tranche de pain couverte de fromage, et Tommy y mordit avec avidité. Nouveau verre d'eau. — Et quelle est la suite du programme ? interrogea Tommy. Pour toute réponse, Appledore se saisit du bâillon. — Je veux voir le capitaine Haydock, jeta Tommy en hâte. Appledore hocha la tête. Adroitement, il remit en place le bâillon et s'en fut. Tommy demeura seul, méditant dans l'obscurité. Il sombra dans un sommeil agité dont il fut tiré par le grincement de la porte qu'on ouvrait une nouvelle fois. Cette fois, Haydock et Appledore arrivaient ensemble. On enleva le bâillon, et les liens qui maintenaient les bras de Tommy furent desserrés pour qu'il puisse s'asseoir et s'étirer un peu. Haydock tenait à la main un pistolet automatique. Sans grande confiance dans le résultat de l'entreprise, Tommy décida d'assumer son rôle jusqu'au bout : — Ecoutez, Haydock, qu'est-ce que ça signifie ? s'indigna-t-il. On m'a sauté sur le paletot, séquestré... Le capitaine de frégate branlait doucement du chef : — Ne gaspillez pas votre salive. Ça n'en vaut pas la peine. — Vous ne croyez quand même pas qu'appartenir à nos services secrets vous donne le droit de... Mais Haydock continuait de secouer la tête. — Non, non, Meadowes. Vous n'avez pas cru une seconde à mon histoire. Inutile de persister à faire semblant. Mais Tommy ne montra aucun signe d'abattement. Il se disait que l'autre n'était peut-être pas absolument convaincu. Et s'il pouvait prolonger son petit jeu... — Nom d'une pipe, pour qui vous prenez-vous ? éructa-t-il. Quelles que soient vos prérogatives, vous n'avez aucun droit de vous conduire comme ça ! Je suis parfaitement capable de tenir ma langue quand les secrets de notre défense sont en cause Mais Haydock répliqua calmement : — Vous vous acquittez à merveille de votre tâche, mais je peux vous dire qu'il m'est complètement indifférent de savoir si vous appartenez aux services spéciaux britanniques, ou si vous n'êtes qu'un amateur brouillon... — Mais, sacré nom de... — Fermez-la, Meadowes. — Je vous dis que... La fureur tordit les traits du capitaine. — La ferme ! Un peu plus tôt, je me serais préoccupé de découvrir qui vous êtes, et qui vous a envoyé. Mais maintenant, ça n'a plus d'importance. On n'a plus le temps. Et je sais de toute façon que vous n'avez pas eu la possibilité de raconter à qui que ce soit ce que vous aviez découvert. (à suivre...)