Initiative n Des campagnes de sensibilisation sont initiées en vue d'informer et d'expliciter aux agriculteurs locaux les nouveaux textes de loi sanctionnant l'irrigation des cultures depuis des cours d'eau pollués, ainsi que les risques de maladies accompagnant cette pratique. Ce n'est pas la première fois que les autorités prennent ce genre d'initiative, mais les agriculteurs locaux ont toujours tourné le dos aux orientations émanant des services concernés, au détriment de leur propre santé et de celle des autres éventuels consommateurs. En dépit de l'existence de textes dissuasifs réprimant l'irrigation agricole à partir des cours d'eau, devenus des réceptacles de rejets d'eaux usées, la Direction des services agricoles (DSA) n'a pas eu de cesse d'enregistrer des cas d'infractions diverses à la législation en la matière, notamment au niveau des localités agricoles de Bir Ghbalou et Raouraoua, où des paysans continuent d'irriguer une surface de près de 36 ha à partir de l'oued Krarife, a noté un responsable local de la direction des services agricoles. Cette grande surface de cultures diverses, notamment les fruits de saison, pourrait causer un énorme préjudice à la santé publique et les autorités locales sont appelées à se comporter avec plus de rigueur, arrivant jusqu'à infliger des sanctions financières et même d'emprisonnement aux agriculteurs indélicats qui ont pour seul souci le gain facile. Une campagne de sensibilisation ne pourra, en effet, porter ses fruits que si elle est accompagnée de mesures dissuasives car il s'agit avant toute autre considération de préserver la santé publique.Une autre surface de 45 ha, dont 10 relevant de coopératives agricoles, sont également irrigués à partir des eaux de l'oued Zaghoua, ont constaté les mêmes services. Selon la DSA, «toute culture irriguée à partir de sources hydriques non hygiéniques doit être détruite après une notification aux contrevenants». Toutefois, un rapport de la wilaya a relevé une «réduction, depuis la mise en œuvre du Programme national du développement agricole et rural, et du recours aux eaux des cours d'eau dans l'irrigation agricole». Il a été constaté, dans ce sens, une «réduction de la surface irriguée à partir des eaux des oueds de 2 839 ha en 1996 à seulement 1 089 ha en 2008», selon ce rapport. La mise en exploitation des eaux du barrage Tilesdit est pour beaucoup dans cette amélioration, notamment à Bouira et El-Esnam, où les paysans ont abandonné le recours aux eaux de l'oued Houss, selon la même source. D'autres projets hydriques réalisés au titre du même programme ont contribué à réduire la pratique d'irrigation avec des eaux polluées, attentatoire à la santé publique, selon le même rapport, qui signale la réalisation de 270 points d'eau, 129 réservoirs d'eau et 5 retenues collinaires, au moment où une surface de 1 733 ha bénéficie du système d'irrigation goutte-à-goutte, réputé pour son économie d'eau. Selon la DSA, cette wilaya à vocation agricole s'appuie pour l'irrigation de ses surfaces, sur 4 395 puits, 305 points d'eau, 25 retenues collinaires et deux barrages, ceux de Tilesdit et Lekhel.