Résumé de la 124e partie n Tuppence informe Mrs Perenna qu'elle doit s'absenter un jour ou deux, pour le décès de sa tante Gracie ... A la réflexion, Mrs Blenkensop, nous ne savons pas grand-chose sur le compte de Mr Meadowes, après tout, — Que voulez-vous dire par là ? s'emporta Tuppence. — Oh ! je vous en prie, ne vous en prenez pas à moi ! Moi, je n'y ai jamais cru pas une seconde... — Vous n'avez pas cru à quoi ? — A la rumeur qui circule. — Mais, enfin, quelle rumeur ? Pourquoi est-ce que je ne suis au courant de rien ? — Parce que personne n'a sans doute jugé bon de vous en parler. En réalité, je ne sais pas d'où c'est venu. Je crois que c'est Mr Cayley qui y a fait allusion le premier. Bien sûr, c'est un homme plutôt soupçonneux, si vous me suivez... Tuppence fit appel à toutes ses réserves de patience pour se contenir. — Je vous en prie, dites-moi de quoi il s'agit. — Eh bien ! voyez-vous, on a insinué que Mr Meadowes pourrait être un agent ennemi - un membre de cette horrible Cinquième Colonne. Tuppence joua à merveille le rôle de Mrs Blenkensop outragée : — Jamais je n'ai entendu idée aussi ridicule !... — Moi non plus. Je ne crois pas qu'il y ait rien de vrai là-dedans. Mais il faut avouer qu'on a souvent vu Mr Meadowes avec notre jeune Allemand. Et il paraîtrait qu'il a posé pas mal de questions sur les procédés de fabrication à l'usine chimique... Du coup, les gens s'imaginent qu'ils travaillaient main dans la main. — Vous n'allez pas me dire que, vous aussi, vous soupçonnez Karl, Mrs Perenna ? Un spasme déforma les traits de la logeuse. — Je voudrais pouvoir être sûre qu'il n'y a rien de vrai dans cette histoire. — Pauvre Sheila, murmura Tuppence. — Elle a le cœur brisé, grinça Mrs Perenna, le regard dur. Mais pourquoi a-t-il fallu que ça se passe comme ça ? Pourquoi n'est-elle pas allée s'amouracher de quelqu'un d'autre ? — Parce que la vie est ainsi faite. — Vous avez raison, répliqua Mrs Perenna, amère et la voix sourde. La vie s'arrange toujours pour vous réduire en miettes. L'existence, ce n'est que chagrin et douleur, et puis poussière et cendres. J'en ai assez de la cruauté. Assez de l'injustice. Ce que je voudrais, c'est que tout explose, que tout vole en éclats - que nous puissions tous repartir de zéro, sans cette accumulation de règles et de lois... sans la domination des nations les unes sur les autres... Ce que je voudrais... La tirade de Mrs Perenna fut interrompue par une quinte de toux, profonde, catarrheuse : Mrs O'Rourke se tenait sur le seuil, et la somme de ses rondeurs occupait tout l'encadrement de la porte. — Je vous dérange ? s'enquit-elle. (à suivre...)