Le congrès sera-t-il invalidé ? Les avocats des deux parties plaident chacune sa cause en attendant le verdict. C'est le 30 décembre prochain que sera prononcé le verdict de la justice dans l'affaire opposant le mouvement dit de “redressement” contre le parti du FLN. C'est le juge Abdelmalek Boubetra, président de la chambre administrative près la cour d'Alger, devant trancher cette affaire, qui l'a déclaré, hier, à l'issue de l'audience des plaidoiries. Il faut dire que la séance d'hier, qui a duré quatre heures et demie, a tenu en haleine le public présent à l'audience, parmi lequel des militants du FLN. Et pour cause ! Elle concerne l'avenir de leur parti, la formation majoritaire dans les APC, les APW et à l'APN. La défense a tenté d'emblée un report de séance. C'est le bâtonnier Me Amar Bentoumi qui en a fait la demande au juge. Son argument est : “Il y a eu des développements depuis que l'action judiciaire a été intentée. Le colonel dit Khaled (conseiller au ministère de la justice) a été démis de ses fonctions par le général Lamari pour les pressions qu'il a exercées sur les magistrats”. “Il y a eu donc trafic d'influence en rapport avec la prochaine présidentielle”, relève Me Bentoumi pour lequel une enquête devrait être ouverte pour faire la lumière sur l'affaire. Le juge Boubetra a rejeté cette requête arguant que “le général Lamari n'a aucun rapport, ni avec notre audience ni avec le FLN, et si vous avez des preuves, dit-il, présentez-les dans la séance des plaidoiries !”. Entamant leurs plaidoiries, les avocats de la partie plaignante du mouvement putschiste de Abdelaziz Belkhadem, représenté par Me Mahfoud Lacheb et Me Sadaoui, ont concentré leurs arguments sur l'absence, disent-ils, “de la démocratie dans la préparation du congrès”. Lacheb dira que l'article 11 de la loi régissant les partis stipule que “le fonctionnement démocratique est imposé à toutes les structures du parti dans toutes les situations”. Or, interroge-t-il : “Comment des gens qui n'ont que quelques mois au parti dénient le droit à des militants de 40 ans de figurer dans le comité central ?” “On a, souligne-t-il, une liste de congressistes qui, au lieu d'être élus, ont été désignés”. Et d'ajouter : “Benflis n'a pas le droit de présider les congrès ordinaires mais il l'a fait.” “C'est pour cela qu'on veut l'invalidation du VIIIe congrès”. Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense (Mes Bentoumi, Bergheul, Chaïb, Chelouche et Megherba) se sont succédé pour battre en brèche les arguments des plaignants. Ils ont commencé par mettre l'accent sur le caractère “éminemment politique” du procès qui ne vise ni plus ni moins qu'à “écarter Ali Benflis” de la candidature à la présidentielle de 2004. Me Khaled Bergheul, qui a expliqué que la loi sur les partis ne permet pas au ministère de l'intérieur de s'ingérer dans les affaires internes de ces derniers, a donné en exemple un arrêt rendu en 1990 par cette même chambre administrative dans une affaire concernant le PSD. Le magistrat de l'époque a débouté le ministre de l'intérieur. Me Bentoumi, quant à lui, a attiré l'attention sur le fait que l'action judiciaire est intentée contre une personne physique, en l'occurrence Benflis, alors que son objectif est l'invalidation du VIIIe congrès. De son côté, Me Sadek Chaïb a démenti tout ce qui a été dit sur le fonctionnement non démocratique du congrès. Il détient et pour cause des preuves concrètes à cet effet. Il s'agit des enregistrements de cassettes vidéo du déroulement des travaux du congrès : “Ils ont tous applaudi Benflis, participé à l'élaboration des textes du congrès et n'ont à aucun moment protesté”, dit-il. Par rapport à la présidence du congrès par Benflis, Me Chaïb a souligné que c'est cette instance souveraine qui en a décidé ainsi. Tout comme il fera remarquer que la saisine de la justice par le mouvement putschiste, 5 mois après le congrès, est intervenue en dehors des délais légaux. Par ailleurs, il est à noter la patience qui a caractérisé le juge Abdelmalek Boubetra qui a donné toute latitude aux deux parties pour s'exprimer librement. N. M. Amendement de la loi électorale Vote le 4 janvier La loi électorale amendée sera soumise au vote des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), le 4 janvier prochain, a annoncé, hier, un des vice-présidents de l'APN, M. Tahar Melakhsou. Le député s'exprimait en plénière à l'issue des débats sur le projet de loi relative aux conditions d'exercice des activités commerciales. Cependant, a tenu à préciser M. Melakhsou, le vote n'aura lieu que si le quorum de 195 députés est atteint.