Résumé de la 126e partie n Tuppence a encore droit au récit des commérages concernant le fascisme de Tommy alias Mr Meadowes... Et elle reposa l'enfant sur le sol. Mrs Sprot survint à ce moment précis. Elle cherchait Betty pour l'habiller avant sa promenade. — Cacher ? demanda Betty, pleine d'espoir. Cacher P... — Non, chérie, on ne peut pas jouer à cache-cache maintenant. Tuppence entra dans sa chambre et se coiffa d'un chapeau. C'était la poisse que de devoir porter un chapeau. Tuppence Beresford n'en portait jamais - ce qui ne l'empêchait pas d'estimer que Patricia Blenkensop ne serait jamais sortie en cheveux. Elle remarqua que quelqu'un avait changé la disposition de ses chapeaux dans la penderie. Avait-on fouillé sa chambre ? Eh bien, qu'on fouille ! On ne trouverait rien qui puisse susciter le moindre doute sur l'irréprochable Mrs Blenkensop. Elle eut soin d'abandonner, bien en vue sur la coiffeuse, la lettre de Penny Dirondelle, et descendit. Elle franchit la grille à 10 heures. Elle était en avance. Elle regarda le ciel et, ce faisant, marcha dans une flaque sombre. Mais elle ne s'en aperçut apparemment pas et poursuivit son chemin. Dans sa poitrine, son cœur sautait d'allégresse. Réussir !... Réussir !... Ils allaient réussir !... Yarrow n'était qu'une petite gare de campagne, assez éloignée du village. Une voiture attendait devant la « sortie voyageurs ». Un jeune homme à l'aspect avenant tenait le volant. Voyant arriver Tuppence, il porta à la visière de sa casquette une main respectueuse, mais son geste manquait de naturel. Tuppence donna quelques coups de pied dans le flanc d'un des pneus. — Il ne serait pas un peu à plat ? — Nous n'avons pas loin à aller, madame. Elle hocha la tête et monta. Ils se dirigèrent non vers le village, mais vers les collines. Après avoir franchi une côte escarpée, ils s'engagèrent dans un chemin de traverse qui s'enfonçait dans un ravin profond. Une silhouette s'échappa de l'ombre d'un bouquet d'arbres pour s'avancer à leur rencontre. La voiture s'arrêta et Tuppence, ouvrant la portière, serra la main d'Antony Marsdon. — Tout va bien pour Beresford, dit-il tout de suite. Nous l'avons localisé hier. II est prisonnier - ceux d'en face l'ont eu -, mais nous avons de très bonnes raisons de le laisser dans son trou pour une douzaine d'heures encore. Voyez-vous, il y a un petit bateau qui doit accoster ce soir dans un endroit très précis... et nous tenons à l'arraisonner. C'est pour ça qu'on va le laisser là où il est. Pas question de montrer le bout de notre nez avant la dernière minute. Il lança à Tuppence un regard anxieux. — Vous comprenez, n'est-ce pas ? — Évidemment, voyons ! Tuppence ne quittait pas des yeux une masse informe de tissu à moitié dissimulée par les arbres. (à suivre...)