Violence n Des dizaines de morts ont été enregistrés dans plusieurs attentats en Irak, moins de deux semaines après le retrait des troupes américaines des villes irakiennes. Au moins 42 personnes ont été tuées et 80 autres blessées ce jeudi dans un double attentat suicide à Tal Afar, dans le nord de l'Irak, selon un nouveau bilan fourni par des sources hospitalières et policières. Le Dr Fathi Yassine, de l'hôpital de Tal Afar, à 80 km à l'ouest de Mossoul, a indiqué que 42 personnes avaient été tuées dans cette double attaque. Un colonel de la police locale, a confirmé ce bilan. Des enfants et des femmes figurent parmi les victimes. Un précédent bilan faisait état de 20 morts. Deux kamikazes se sont fait exploser à quelques minutes d'intervalle près d'une maison du quartier d'al-Qalaa, servant d'annexe au tribunal de la ville pour conduire des interrogatoires contre des personnes suspectées d'attaques terroristes. Cette attaque est la plus meurtrière depuis le retrait américain des villes irakiennes le 30 juin dernier. L'armée et la police irakiennes assurent désormais la sécurité dans les localités, alors que les forces américaines, qui font profil bas, se cantonnent désormais dans des patrouilles hors des agglomérations. Cinq personnes ont été tuées ce jeudi matin et 17 autres blessées dans un double attentat à la bombe sur un marché du quartier chiite et miséreux de Sadr City à Bagdad selon des sources policière et hospitalière. Hier, 12 personnes ont été tuées et 30 autres blessées par l'explosion de deux voitures piégées dans deux localités proches au nord de Mossoul et de Bagdad. Les deux explosions se sont produites à Baawiza et al-Qouba, près des mosquées chiites peu avant l'heure de la prière. Le retrait américain des villes est un prélude au désengagement total américain d'Irak, prévu pour fin 2011 selon un accord de sécurité signé entre Bagdad et Washington fin novembre. Les relations entre les deux pays se sont tendues récemment lors d'une visite du vice-président américain Joe Biden à Bagdad. Ce dernier qui s'est rendu en Irak la semaine dernière après avoir été investi par M. Obama de la mission d'œuvrer à la stabilisation politique du pays, a menacé ses interlocuteurs d'un désengagement si la violence confessionnelle et ethnique devait reprendre. Le gouvernement irakien a répondu en appelant les Etats-Unis à ne pas s'ingérer dans sa politique intérieure. «Nous ne laisserons pas l'Irak devenir une arène de conflits ou un espace pour un quelconque projet étranger. Nous ne permettrons à personne de s'ingérer dans nos affaires ni de superviser notre processus politique et de réconciliation nationale», a déclaré lundi le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki. «Je vous appelle à vous unir derrière le projet national et à rejeter celui du confessionnalisme. Nous souhaitons une coalition forte et unifiée de tous les Irakiens car le plus grand défi est de faire face à ces ingérences qui viennent de toutes parts», a-t-il insisté.