Témoignage n Certains jeunes diplômés, approchés pour avoir leur avis sur la question de l'emploi dans le cadre de l'insertion, font part des difficultés éprouvées pour dénicher un poste. Amina, 21 ans, affirme avoir déposé son dossier à la DAS dès la fin de ses études, après l'obtention de sa licence, en 2008, mais aucune réponse depuis. «Je me suis adressée à l'agence de l'emploi également où j'ai déposé un dossier, mais j'attends toujours.» A la question de savoir si des filles de la même promotion ont obtenu des emplois, la réponse est claire : «Il y en a qui ont obtenu des emplois dans le secteur privé grâce à leurs parents et rares sont celles qui ont été recrutées par le biais de la DAS. La majorité des filles demeure sans emploi.» Asma, 24 ans, fait part des difficultés qu'elle a rencontrées : «J'ai été découragée et j'ai failli abandonner après ma licence en sciences économiques. D'interminables allers-retours dans plusieurs entreprises, de multiples dépôts de dossiers de candidature ainsi que plusieurs concours passés ont débouché sur un mince espoir avec cet emploi de gratte-papier obtenu dans une administration de l'Etat avec promesse de renouvellement de contrat.» Quant à Othmane, 24 ans, il soulève un tout autre problème : «Nous sommes défavorisés par rapport aux filles. Nous devons passer le Service national pour espérer obtenir un poste d'emploi. Je vends des cigarettes et parfois j'aide mon frère dans le déchargement de colis chez un privé. J'ai déposé un dossier à la DAS comme tout le monde, mais sans espoir parce qu'il me faut un tuteur.» Othmane conclut en assurant que «seul le visa demeure une solution pour ne pas mourir idiot». Ainsi, les jeunes censés être les cadres de demain n'ont pas confiance dans les mesures prises par l'Etat et sont certains que seul le départ à l'étranger ou des «connaissances» leur permettront de trouver un travail. M. Bounab, directeur de l'Action sociale, a promis d'ouvrir un bureau au niveau même de l'université de Blida afin d'inscrire les nouveaux diplômés. Mais combien d'entre eux seront incorporés dans les structures offrant des emplois ? 8 492 inscrits pour l'année 2008 dont plus de 5 300 universitaires et pratiquement aucun d'entre eux n'est encore embauché. Diminuer le taux de chômage par le biais de ces Primes d'insertion des diplômés (PID) et les Contrats préemploi (CPE), qui demeurent toujours «des aides sociales et non des salaires», comme tient à le préciser le responsable de l'action sociale de la wilaya de Blida, est une des solutions. Cependant, elle est la plus importante ! Ce mois de juillet va permettre de voir plus clair avec l'arrivée de la fameuse «notification» et le taux de chômage des diplômés pourra donc être révélé.