Un homme avait trois fils. Un jour, l'aînédit à son père: « Mon père, donnez-moiune voiture et de l'argent, j'irai en voyage. »-« C'est bien, » répondit le père. Il les luidonna. L'enfant partit. Au milieu d'une fo-rêt, il rencontra un homme qui bâtissait unemaison en or et en argent; cet homme luisouhaita la bienvenue et lui dit « Mon fils,raconte-moi une histoire mensongère, je tedonnerai toutes mes richesses; sinon, je t'enraconterai une et tu me donneras les tien-nes. » L'enfant n'en savait aucune, celui-cilui en raconta une et lui enleva tout ce qu'ilpossédait. L'enfant revint chez son père quile mit au nombre des domestiques. Le cadetdit à son père : « Mon père, donnez-moi autant qu'à mon frère, je voyagerai. » Il semit en route et arriva dans la forêt. Le mai-tre de la maison lui souhaita la bienvenue etajouta « Mon fils, raconte-moi une histoiremensongère, je te donnerai toutes mes ri-chesses ; sinon, je t'en raconterai une et tume donneras les tiennes. » L'enfant n'en sa-vait point, celui-ci lui en raconta une et luienleva tout ce qu'il possédait. Il revint chezson père, qui le plaça avec son frère. Le pluspetit des enfants dit son père: « Mon père,si vous ne me dédaignez pas, donnez-moi ceque vous avez donne . mes frères, je voyageral. »Il part arriva vers la même mai-son, Le maître lui souhaita la bienvenue etajGuta « Mon fils, raconte-moi une histoirernçnsongre, je te donnerai toutes mes ri•-chesses; sinon, je t'en raconterai une, et tume donneras tout ce que tu as apporté. » --« Mon père., répondit l'enfant, commençonspar une histoire vraie, ensuite nous en vien-drons à uhe histoire mensongère : Quand,mon père vivait chez moi commeorphelin,j'avais un coq.. Un jour, une tumeur poussa surle dos du coq; je couvris la tumeur avec de laterre, sur la. terre poussa un champ de pas-tèques. U jour, j'en pris une, je l'ouvris;mon couteau tomba dans l'intérieur, je misla main dedans, je ne le trouvai pas. Jedescendis dans la pastèque, je rencontraiune armée à la recherche du fils du roi, jeleur demandai s'ils n'avaient pas trouvé moncouteau « Nous avons perdu le fils du roi,me répondirent-ils, nous ne le trouvons pas,qu'avons-nous à faire avec ton couteau. » Jereviens sur mes pas, je trouve une fève surmon chemin, je la porte à la maison. Nousen jetâmes la chair dans une marmite, lamarmite déborda, la fève passa avec l'eaudans le conduit des eaux, elle s'arrêta dansle jardin. Des fèves poussèrent, les banchesd'en haut donnèrent du fil noir, celles dubas fleurirent. La moisson vint, les ou-'vriers ne finissaient pas de couper; moi, jeles pinçai avec deux doigts et les arrachai tou-tes. J'allai les battre, les aires se trouvèrenttrop petites; je les pris et les déposai sur unormeau. Quand les boeufs furent sur place,les cordes se rompirent et les chaînes aussi;je donnai des figues aux boeufs; quand leurbouche fut couverte d'écume, je les fis mon-ter sur l'arbre pour piétiner les fèves. Uninstant après, une perdrix vola dans l'oreillede l'un des boeufs, je me jetai sur elle, je la trouvai sur quatorze autres; nous étionsquatorze, chacun en prit quatorze, 11 enresta quatorze. Quand j'eus nettoyé l'aire, ne trouvai pas sur quoi charger mes fè-ves, les chameaux ne le pouvaient pas, je leschargeai sur une fourmi rouge. Maintenantô mon père, puisque nous avons commencépar la vérité, si vous le voulez, nous ajoute-rons les mensonges. » - « Comment, monfils, s'écria celuici, tout ceci est-il vrai? » -« Tout cela est vrai, ô mon père. » - « Monfils,, reprit le maitre, emporte tous mesbiens. Adieu. » L'enfant revint à la maisonpaternelle.