Message n Le film documentaire «L'Afrique, des ténèbres à la lumière», projeté, hier, vendredi, se veut une dénonciation du drame de l'impérialisme. Construit par touches successives à travers une histoire chronologique narrée avec un discours plutôt intellectuel et affectif, le documentaire (1h 15 mn), produit par le ministère de la Culture et co-réalisé par Lamine Merbah et Ali Beloud en 2009 à l'occasion du Panaf, raconte l'histoire du dépeçage et du pillage du continent africain, berceau de l'humanité, par l'impérialisme occidental en remontant à la fin de la période médiévale coïncidant avec la naissance du précapitalisme. C'est ainsi que trois continents vont faire une rencontre «désastreuse» pour l'Afrique, l'Asie et l'Amérique et «intéressante» pour les Européens, selon le co-réalisateur du documentaire, M. Beloud. Un rapport de «prédation» s'établit quand le continent africain rencontre le continent européen, lequel était en plein boom sur le plan économique. Il en est de même pour la rencontre avec l'Amérique, marquée par le massacre des Indiens. Avec ce massacre (des Indiens), les Européens allaient être confrontés au problème du manque de main-d'œuvre, et c'est ainsi qu'ils vont «importer» des esclaves pendant quatre siècles, période appelée également la traite des Noirs. A l'époque, les Européens étaient contraints de contourner la barrière ottomane (nord de l'Afrique) afin de pouvoir atteindre les Indes pour ramener les esclaves, ces derniers étant devenus pour eux une «marchandise intéressante». De là est né le commerce triangulaire avec les marchandises de pacotille ramenées d'Europe pour corrompre les chefs africains et les échanger contre des esclaves revendus en Amérique. Au cours de cette traite des esclaves, il y a eu des résistances africaines longues et difficiles contre les régimes impériaux de France, de Grande-Bretagne et, à un degré moindre, d'Allemagne et du Portugal. Cette résistance qui a duré des siècles jusqu'aux années 1960, a été mise en valeur par ce documentaire. Ce documentaire, fruit de six mois de travail et de recherches historiques, est truffé d'images inédites comme celles de Messali Hadj, un des pères du mouvement national en Algérie, ou de Nelson Mandela de l'ANC (African National Congres d'Afrique du Sud), venu clandestinement en Algérie où il s'est entraîné. Le documentaire s'est également basé sur des témoignages de personnalités algériennes ayant soutenu activement les mouvements de libération en Afrique. Pour ce qui est de la collecte des archives, M. Merbah a reconnu qu'il était «difficile» de les trouver au niveau de la Télévision algérienne, laquelle «ne dispose pas d'originales». Il a fait savoir que c'est à l'Institut national des archives (INA, France) qu'il a pu se procurer la documentation nécessaire à la réalisation de son film documentaire. «Nous avons fait des tentatives vaines en Egypte et en Afrique du Sud notamment, mais c'est à l'INA que nous avons pu trouver des archives à 8 euros la seconde pour une seule diffusion durant le Panaf et une autre à la télévision algérienne, avec un coût total de 16 000 euros», a-t-il précisé.