Résumé de la 128e partie n Encore des personnes qui meurent autour de Marie. Après la mort de son mari, elle est veuve pour la seconde fois. A Loudun, la rumeur va bon train. Le 17 juillet, les nouveaux experts déposent leurs rapports. On sait qu'en 1954, six des cadavres, dont la mort a été imputée à Marie, avaient été écartés. Des sept qui restent le nouveau rapport n'en retient qu'un seul, à cause des doses massives d'arsenic qu'il contient. Il s'agit du cadavre de la mère de Marie. Le procès a lieu avec les mêmes acteurs que les précédents. On écoute le professeur Kohn-Abrest qui a maintenant 81 ans. Il parle de chiffres et de rigueur scientifique et il commence à impressionner les jurés. Mais la défense lui rappelle ses errements : en analysant les organes de madame Davaillaud, il a avancé des quantités d'arsenic différentes 16, 32, 48 et 160 mg… Comment pouvait-il l'expliquer ? — je ne sais pas ! répond-il. La réponse provoque du bruit dans la salle. La partie civile prend la parole pour demander au professeur s'il a examiné les cheveux de Léon Besnard. — oui, dit le professeur. Maître Gautrat demande la parole. — erreur : il y a des poils, de la poitrine et du pubis, du cuir chevelu, mais pas de cheveux ! Le professeur, troublé, répond que par «cuir chevelu», on entend souvent cheveux… Le dernier expert à prendre la parole est le professeur Bastisse, maître de recherches au Centre national de la recherche agronomique. Devant la cour, il démontre que les sables du cimetière de Loudun contiennent une quantité élevé d'arsenic. — pendant des années, j'ai eu des doutes, à propos de Marie Besnard… Mais maintenant, je vais libérer ma conscience : cette femme est innocente ! Le 4 décembre, la grande accusatrice de Marie, madame Pintou, comparaît. Elle a beaucoup vieilli, mais elle a gardé sa superbe et maintiendra ses accusations. Le 9 décembre, la parole est au procureur général pour son réquisitoire. Il revient sur l'accusation, essaye d'accabler Marie, mais ne parvient pas. Toutes les «preuves» sur lesquelles l'accusation s'était fondée tombent comme un château de cartes. Le jury se réunit et, après avoir délibéré, revient avec une réponse. — Marie Besnard a-t-elle été reconnue coupable des charges qui ont été retenues contre elle ? — non ! — que propose le jury ? — l'acquittement ! C'est ainsi que le procès prend fin, après douze ans. Marie a retrouvé sa liberté et la plupart de ses biens personnels, mais elle n'a reçu aucune indemnisation, ni de ses accusateurs ni de l'Etat. Elle s'est retirée dans sa maison pour finir le reste de sa vie. Marie Besnard est décédée le 14 février 1980, à Loudun. Sa demeure a été mise en vente, mais il a fallu quatre années pour qu'elle trouve un acquéreur. Frédéric Pottecher a réalisé en 1984 un téléfilm sur l'affaire, mais le personnage jouant le rôle de Marie, Alice Sapritch ne croyait pas à l'innocence du personnage et le film a été arrêté. (à suivre...)