Constat n Des lacunes et des défaillances ont entaché, en partie, l'organisation du Panaf, à telle enseigne que nombre d'activités sont passées inaperçues. Si l'on parle de l'organisation du festival, il s'avère que le comité d'organisation du Panaf a failli, en partie, à son devoir, à savoir celui de communiquer et d'informer. Il y a eu effectivement, lors du festival, un déficit au niveau de la communication, notamment en direction des médias. Le programme contenant l'horaire et le lieu des activités, n'a été divulgué aux journalistes que tardivement, bien après le coup d'envoi officiel du Panaf. Rares sont les fois où des fax parvenaient aux rédactions pour informer les journalistes de la tenue de telle rencontre dans tel lieu et à tel horaire. Certains rendez-vous, comme le colloque sur le cinéma ou sur les entreprises coloniales, respectivement prévus à l'hôtel Hilton et à la Bibliothèque nationale, ont été déprogrammés ailleurs, à la dernière minute, sans informer à temps la presse. Un programme détaillé et précis des différentes activités et manifestations devant avoir lieu pendant le festival n'a pas été tiré et distribué à l'ensemble des organes des médias. L'information ne filtrait et ne circulait qu'au compte-goûtes, au jour le jour, parfois bien tardivement. Cela rendait le travail du journaliste – censé assurer une couverture médiatique fiable – laconique, fragmenté, par moments hâtif. En outre, le plein de rencontres, telles que les expositions ou les colloques, a fait que certaines programmations ont perdu de leur importance. Ce que le public a retenu de ce festival, ce sont bien les soirées musicales organisées dans les lieux publics. S'agissant des colloques ou des expositions, cela été l'affaire des initiés ou des avertis. Les espaces d'exposition restaient vides ou presque. Cela témoignait, d'une part, de l'absence de communication, et, d'autre part, de l'absence d'intérêt du public pour ce genre de manifestations. Il y a également un autre facteur qui fait que les salles d'exposition soient désertées, c'est celui de la distance. En effet, la plupart des grandes et importantes expositions, comme celles de l'art contemporain africain ou les chefs-d'œuvre du patrimoine immatériel de l'Afrique, ont eu lieu au Palais des expositions Pins Maritimes (la Safex). Ce qui a découragé le public vu l'éloignement. Le choix de la Safex s'explique par le manque d'infrastructures culturelles à même d'accueillir les manifestations au cœur même de la cité. Force est alors de constater avec regret que l'Algérie, en abritant un Festival culturel panafricain d'une envergure continentale – et même d'un intérêt international – manque cruellement de capacités structurelles en mesure de satisfaire la demande et l'exigence culturelle.