En exclusivité à Cannes, l'affiche officielle du Panaf a été dévoilée, le continent en feu d'artifice, tout un programme… Accueillie par le pavillon des cinémas du monde, une délégation algérienne, spécialement envoyée par le comité d'organisation du Panaf, a présenté, lors d'une conférence de presse tenue mercredi 20 mai, le volet cinéma du Festival. Des dizaines de journalistes et de professionnels étaient présents. Parmi eux, Mohammed Lakhdar Hamina, seul réalisateur africain et arabe à avoir été lauréat de la prestigieuse Palme d'or, était assailli par les journalistes, volant presque la vedette à la délégation algérienne. À cette occasion, l'affiche officielle du Panaf a été dévoilée, le continent en feu d'artifice, tout un programme… Ahmed Bedjaoui, conseiller de la ministre de la Culture, a lancé la conférence par la projection d'un émouvant extrait du film de William Klein, consacré au Panaf de 1969. À cette occasion, l'assistance a pu découvrir en exclusivité l'hymne du Panaf 2009, “Ana horra fi El Djazair”, chanté par la regrettée Myriam Makeba et réorchestré par Djamel Laroussi. Un hymne à la fois bouleversant, joyeux et entraînant sur des images festives qui, pour les organisateurs, placent la barre très haut même si, quarante ans plus tard, le contexte est différent. À ce sujet, le réalisateur et producteur Malik Aït Aoudia, membre de la délégation algérienne, explique que “si le Panaf de 1969 était placé sous le signe des indépendances recouvrées et du combat libérateur de nombreux pays, le défi de ce second Panaf, placé, lui, sous le signe de la renaissance africaine, est de montrer que le continent, par sa culture, sa créativité et sa diversité est bien là”. Ainsi, nous avons appris que seront présents, entre autres, Youssou N'Dour, Khaled, Ismael Lo, Amazigh Kateb… pour la musique, et Sotigui Kouyaté et l'arme fatale, Dany Glover… pour le cinéma. Et pour rester dans le volet cinéma, “la différence notable par rapport au Panaf de 69 est que cette fois-ci, nous produisons des documentaires et des courts métrages réalisés par les plus grands cinéastes africains”, annonce Ahmed Bedjaoui. Autre nouveauté et pour renouer avec la tradition des grandes coproductions algéro-africaines, le Panaf aidera financièrement quatre longs métrages et quatre courts métrages. Les lauréats du concours seront annoncés après sélection d'un jury composé de professionnels du continent, le dix juillet prochain. Pour information, la date limite de dépôt des dossiers est fixée au 10 juin. Evoquant le problème crucial du financement africain, Salem Brahimi, responsable de l'organisation des colloques durant le Panaf, explique pour sa part que cette question sera l'objet de l'un d'entre eux. “Même si nous sommes ambitieux, il faut savoir rester pragmatiques, ce n'est pas en quelques jours que l'on réglera la question du financement du cinéma africain, il faut aller à tâtons, on fera sans doute des erreurs mais l'essentiel est que nous, Africains, puissions ensemble trouver des solutions à nos problèmes et c'est pour cela aussi, qu'en gage de bonne foi et de bonne volonté, l'Algérie, à travers le Panaf met à disposition de coproductions algéro-africaines une aide financière conséquente”, indique-t-il. Depuis le début du Festival, jamais le pavillon des cinémas du monde n'avait vu une telle affluence, preuve s'il en est que le volet cinéma du Panaf était attendu par la profession. Ahmed Bedjaoui a d'ailleurs annoncé que “l'Algérie sera de retour l'année prochaine à Cannes pour défendre des films ambitieux, en cours de production, tels que ‘Hors la loi' de Rachid Bouchareb, ‘Le premier homme' de Gianni Amélio ou encore, ‘Les derniers jours' de Ben M'hidi de Malik Aït Aoudia”.