Idée n La feuille de route de l'emploi, tracée pour les cinq années à venir, s'oriente vers le traitement du chômage par l'économique. Une orientation qui se traduira par la création d'emplois durables générés notamment par l'investissement dans les secteurs productifs. L'objectif est de créer d'ici à 2014 trois millions d'emplois dont 1,5 million devrait être entraîné par les dispositifs d'emplois d'attente financés sur le budget de l'Etat. Le privé étant le premier employeur en Algérie contribuant à hauteur de 80% à la croissance hors hydrocarbures, le gouvernement a, dans ce sens, prévu la création de 200 000 PME. Ces petites et moyennes entreprises seront, selon le directeur général de l'emploi au ministère de tutelle, un véritable gisement de création d'emploi. «Les délais de réalisation de ces projets prennent beaucoup de temps entre leur maturation, leur entrée en production et leur impact sur l'emploi», explique Saïd Annan, représentant du ministère de l'Emploi et de la Sécurité sociale, ce dimanche matin sur les ondes de la chaîne III. Il énuméra dans ce sillage les secteurs les plus ciblés par le gouvernement dans ce quinquennat pour la promotion de l'emploi. Il s'agit en premier lieu du secteur de l'agriculture sur lequel le département de Tayeb Louh semble beaucoup miser. «C'est un secteur stratégique par excellence non seulement pour réduire la facture d'importation alimentaire, mais aussi pour assurer notre indépendance économique», a dit M. Annan pour qui, l'Algérie a tous les moyens de faire de l'agriculture un secteur important notamment via l'industrie agroalimentaire. «Transformer nos produits agricoles contribuera à la création de nombreuses filières économiques générant des postes d'emploi considérables», a-t-il ajouté. Le deuxième secteur qui, aujourd'hui, contribue très peu à la création d'emploi, si on se réfère aux chiffres de la décennie passée,est celui de l'industrie d'où l'intérêt qui lui a été accordé dans cette nouvelle feuille de route. Il sera, selon l'orateur, sensiblement priorisé dans les cinq années à venir. Ce ci a déjà, d'ailleurs, commencé puisque le gouvernement a prévu la création de 200.000 PME. Toujours dans cette perspective, il est prévu dans le cadre de la microentreprise de soutien à l'emploi de jeune, tel que l'Ansej ou le dispositif de la caisse d'assurance chômage, 190 000 projets pendant cette même période. Et comme mesure novatrice visant à soutenir les jeunes promoteurs à toutes les phases, le ministère a proposé un projet d'un fonds d'investissement par wilaya. Celui-ci a pour objectif de soutenir la PME et compléter les dispositifs mis en place depuis 2008. Outre l'agriculture et l'industrie agroalimentaire, ce sont le BTPH et les services qui semblent avoir la cote dans ce nouveau dispositif. Ce sont les secteurs moteurs dans la création de l'emploi, selon les autorités. «59 % de l'emploi total durant la période 2000/2009 a été généré par ces trois secteurs c'est pourquoi la période 2010/ 2014 doit faire en sorte d'arrimer l'industrie à ces trois autres secteurs», explique M. Annan. n La loi de finance complémentaire a également accordé une place importante à l'emploi dont les mesures incitatives d'ordre fiscal ou parafiscal, ont été davantage consolidées. «Ce train de mesures a été envisagé pour faire de l'emploi la priorité dans les choix de politique économique», affirme M. Annan avant d'avancer un peu plus loin quelques chiffres concernant le bilan du plan d'action pour la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage lancé en avril 2008. Depuis, ils sont, selon lui, pas moins de 312 000 emplois à avoir été créés au niveau des 48 wilayas du pays dont près de 100 000 en direction des universitaires.