La guérison magique est également le fait de nombreux saints, dont les mausolées sont, jusque de nos jours, l'objet de visites. Si certains saints soignent toutes les maladies, d'autres se sont «spécialisés» dans le traitement de maux précis et on s'y rend, non seulement en pèlerinage mais aussi en cure. Certains soignent les rhumatismes, d'autres les bronchites, d'autres encore, et ils sont nombreux, la stérilité. C'est ainsi, qu'autrefois, à Tlemcen, les femmes stériles portaient leurs ceintures à Lalla Setti, en la suppliant de les combler d'une grossesse tant désirée. Ouedris, en Kabylie, a la réputation de guérir les maladies mentales : les malades y dansent jusqu'à l'épuisement au cours de grandes ouâdas, couscous organisés chaque année. En Oranie, la zaouia des Ouled Sidi Benamar était spécialisée dans le traitement de la sciatique, dont les techniques rappellent celles de l'acupuncture. Certaines personnes officiant dans les mausolées pratiquent effectivement la magie ou une forme de magie. C'est le cas, par exemple, de la fameuse confrérie de Sidi Blal, originaire d'Afrique noire, qui procédaient à des sacrifices sanglants pour chasser les démons.