Résumé de la 135e partie n De nouvelles analyses montrent que le bébé des Armstrong est sans doute mort à la suite de l'ingestion d'un barbiturique, une gélule de sedonal. L'inspecteur Gates veut poursuivre les investigations plus loin. Le jour même, il fait part de ses soupçons à son supérieur, l'intendant-chef Jones. — Je suis sûr de la culpabilité de ce couple, notamment de cet infirmier. Il a accès à la pharmacie de l'hôpital, il a bien pu subtiliser du sedonal ! — C'est probable, mais il faudrait prouver la présence de barbiturique dans le corps ! — Hélas, le pathologiste en est incapable ! — Nous allons informer Scotland Yard, ils ont des moyens techniques supérieurs aux nôtres, il saura quoi faire ! A Londres, Scotland Yard informe du cas le docteur L.C. Nickolls, directeur du laboratoire scientifique et technique de la police. Il téléphone aussitôt à l'inspecteur Gates pour lui demander de lui envoyer les pièces à conviction. Quand l'inspecteur va récupérer les pièces, il constate avec effroi que le docteur Miller les a traitées avec négligence. En fait, le seul objet qui paraissait ne pas avoir trop souffert des manipulations est l'oreiller couvert de vomissures. Le 23 août, soit un mois après la mort du bébé Armstrong, l'inspecteur Gates prend le train pour Londres. A cette époque, le docteur Nickolls faisait des recherches sur les effets toxicologiques des barbituriques sur le corps humain et de leur utilisation à des fins criminelles. De nombreux essais étaient en cours et Nickolls, lui-même, avait mis au point une méthode qui permettait d'obtenir, sous l'action du natron caustique, des extraits purs, à condition, cependant, que le corps autopsié ne soit pas trop décomposé. Le pathologiste est cependant très prudent. Il a, par exemple, remarqué que les réactions colorantes que produisent les barbituriques ne sont pas toujours fiables et que d'autres produits peuvent les provoquer. De plus, les teintes prises par les barbituriques varient d'un produit à l'autre et changent sous l'effet d'autres produits. Ainsi, le sedonal, que l'on soupçonne être la cause de la mort du jeune Terence, se colore, sous l'effet du diméthyl-déhydroaminobenzol, de brun strié de rouge, mais au contact de l'alcool, il devient violet… C'est donc avec prudence que Nickolls procède à ses analyses. Il examine le formol dans lequel des pellicules rouges trouvées dans le corps du bébé, ainsi que le contenu de l'estomac et les vomissures sur l'oreiller. Mais il n'aboutit à rien de concret. Le docteur Miller de Gosport ne lui a pas laissé grand-chose ! Mais il ne perd pas courage. Il reprend les analyses. C'est alors qu'il découvre que les vomissures contiennent un peu plus de 1 mg de sedonal. Le contenu de l'estomac contient 20 mg du même produit. Il n'y a pas de doute que l'enfant a absorbé du sedonal. Mais pour déterminer la quantité de barbiturique, il faut l'évaluer dans le cadavre. Il téléphone à Gosport et communique ses résultats. — J'étais sûr de la culpabilité de couple ! s'exclame l'inspecteur Gates ! — Il faut refaire l'autopsie ! L'inspecteur répond. — Nous comptons sur vous pour la faire, docteur ! Le 6 septembre 1955, il procède à l'autopsie. (à suivre...)