InfoSoir : Pourquoi des cabinets de consulting et de recrutement, sachant que la plupart des entreprises algériennes disposent d'un service RH ? Allaoua Nedjai : C'est une question qu'on me pose souvent. L'embellie financière qu'a connue l'Algérie a débouché sur une vague d'investissements très importante. De ce fait, le volume du recrutement de certaines des ces entreprises prend une dimension parfois très large. Ce qui, par conséquent, met les services des ressources humaines en difficulté de répondre aux besoins de leur entreprise en la matière. Se trouvant dans telle situation, ces entreprises recourent à l'externalisation du recrutement en s'adressant aux cabinets de recrutement. Ceux-ci leur servent de support, du fait qu'ils traitent le maximum de dossiers dans les délais impartis. Aussi, l'équation «quantité-qualité-prix» qui fait la devise de ces cabinets, représente un champ d'économie, que ce soit sur le plan financier, énergétique ou encore calendérique. Quels sont les atouts dont vous disposez et qui manquent à ces entreprises ? l A RH Partners, nous disposons d'une banque de données des candidats qui attendent leur insertion professionnelle. Un atout qui nous fait gagner du temps puisque nous n'avons pas besoin de les chercher ailleurs. Notre méthode utilisée dans le processus de recrutement sera très stricte. Nous consacrons trois heures de temps pour chaque candidat jugé éligible au poste demandé et durant lesquelles, il est soumis à un test. Conçu de sorte à ce que le candidat recruté réponde au profil recherché par le client, ce test comprend un audit du poste en fonction de la culture de l'entreprise et la mise à l'épreuve de son expérience professionnelle. En sus, le candidat sera soumis au «test dans le panier», pour la mise à l'épreuve quant à évaluer sa façon de gérer ces technicités dans différentes conditions. Le prix de cette prestation est négocié autour de 2 à 3 mois de salaire correspondant au poste demandé. Un montant que j'estime raisonnable par rapport aux pertes évitées par ces entreprises. Basé généralement sur l'expérience professionnelle et écartant les autres critères, le recrutement effectué par les entreprises et par leurs propres moyens est souvent voué à l'échec. Les entreprises doivent, donc, revoir la gestion de leur capital humain… l L'adhésion de l'Algérie à l'OMC risque de conduire à la fermeture d'un grand nombre d'entreprises algériennes, si leur politique actuelle de la gestion du capital humain est maintenue. La présence d'entreprises étrangères dont la gestion des ressources humaines est très bien structurée représente un réel danger pour les entreprises locales. La fuite des compétences leur sera fatale avec une concurrence d'une férocité remarquable. Une activité à réglementer n Les cabinets de recrutement d'envergure internationale peuvent représenter une menace pour la stabilité du capital humain des entreprises algériennes. Ainsi, les besoins grandissants des entreprises étrangères en matière de cadres peuvent conduire ces cabinets à chercher «la perle rare» de n'importe quelle manière. Ce qui laisse dire à certains chefs d'entreprises que si l'activité de ces cabinets n'est pas réglementée, les compétences du pays risquent d'être exportées.