Reprise Une rencontre, hier, à New York, entre les chefs de la diplomatie américaine et française a marqué une normalisation du dialogue, même si toutes les difficultés sont loin d'être aplanies. Les deux ministres, qui se téléphonent ou se croisent souvent dans des conférences internationales, mais ne s'étaient pas parlé en tête à tête depuis une brève entrevue en septembre à Genève en marge d'une réunion sur l'Irak, ont déjeuné dans un grand hôtel pour passer en revue les affaires internationales. Cette rencontre fait suite à plusieurs autres visites françaises de haut niveau aux Etats-Unis, en particulier celles de la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie puis de son homologue des Finances, Francis Mer, contrastant avec le froid provoqué par le conflit irakien l'an dernier. Après leurs désaccords de l'an dernier, les Etats-Unis et la France sont entrés dans une «phase différente» à propos de l'Irak, a déclaré M. de Villepin, en soulignant que Paris souhaitait ?uvrer pour que le difficile processus de transition politique auquel les Etats-Unis sont confrontés dans ce pays soit «un succès». «Nous sommes dans une phase différente. Nous travaillons ensemble», a ajouté M. de Villepin au cours d'une conférence de presse. Toutefois sur la question précise d'un engagement plus important de l'OTAN en Irak, vivement souhaité par les Etats-Unis, le chef de la diplomatie française a posé certaines conditions précises. «Cela doit se faire à la demande d'un gouvernement irakien pleinement souverain et également avec l'accord du Conseil de sécurité de l'ONU», a-t-il dit. L'OTAN n'apporte, pour l'instant, qu'un soutien logistique à la division internationale dirigée par la Pologne en Irak et Washington serait soulagé de voir la plus vaste alliance militaire du monde lui prêter davantage main forte pour stabiliser ce pays. Sur le dossier de la Côte d'Ivoire, qui tient particulièrement à c?ur à Paris, M. de Villepin s'est déclaré «confiant» dans le fait que le Conseil de sécurité pourrait approuver, le 27 février, un projet d'envoi de Casques bleus, retardé en raison de réserves américaines. «Je pense que les Etats-Unis comprennent parfaitement la situation. Je suis confiant qu'une décision sera prise d'ici à la fin du mois», a-t-il déclaré, sans toutefois dire s'il avait reçu des «assurances» précises de la part de M. Powell. M. Powell, de son côté, ne s'est pas exprimé publiquement après son entrevue avec M. de Villepin, qui a eu lieu à l'issue d'une réunion de l'ONU sur le Liberia, préférant regagner Washington immédiatement.