Nouveauté n Le permis à points est introduit pour la première fois en Algérie pour faire face au «terrorisme routier». Le permis à points est un encadrement pédagogique qui permet aux services de la police et de la gendarmerie de sanctionner les contrevenants. Ces derniers peuvent constater immédiatement la déperdition de leur capital points et de mesurer ainsi la gravité des infractions qu'ils ont commises. L'instauration de ce nouveau permis est toutefois subordonnée à la mise en place de certains autres éléments qui sont les fichiers nationaux des infractions, des cartes grises et du permis de conduire. Le ministère des Transports travaille actuellement sur ces fichiers ainsi que sur le permis à points. Il faudrait d'abord regrouper les différents fichiers qui existent au niveau des 48 wilayas pour n'en faire qu'un seul, en plus de la mise en place d'un réseau informatisé qui accompagnera ces fichiers. Le système de permis de conduire à points qui sera mis en place en Algérie sera, selon Tahar Messaoud-Nacer, semblable à ceux existant à travers le monde, sauf que le barème des points sera adapté à la gravité et à la récurrence de certaines infractions et de certains délits routiers, soit une manière de l'adapter aux exigences nationales. Par ailleurs, le permis probatoire sera adopté à la place de l'attestation provisoire de conduite qui existait jusque-là. Ce nouveau permis sert à mettre à l'épreuve les nouveaux conducteurs pour voir s'ils ne commettent pas d'infractions durant la période d'essai. S'ils commettent des délits, leur permis sera systématiquement annulé. Le ministère des Transports a, en outre, introduit dans le cadre de l'amendement du code de la route, un nouveau principe, de taille celui-ci, qui consiste en la rétention du permis de conduire. Cette nouvelle mesure n'est pas un retrait classique ni une suspension, mais une rétention (action de retenir) des documents du contrevenant jusqu'à ce que celui-ci s'acquitte de son amende vis-à-vis de la société. «Conduire, est une responsabilité envers la société et envers soi-même», affirme le directeur de la circulation routière au ministère des Transports, Tahar Messaoud-Nacer. La loi prévoit, par ailleurs, l'annulation du permis de conduire. L'application de ces mesures est toutefois relative. Interrogé sur le durcissement des sanctions, M. Messaoud-Nacer affirme qu'il n'y pas d'exagération dans les peines puisque la vie humaine n'a pas de prix. «Nous n'avons pas versé dans la sanction pour la sanction elle-même, mais beaucoup plus pour réduire l'ampleur de ce phénomène qui fait, chaque jour, 19 décès en Algérie», assure-t-il.