Difficulté n A environ trois semaines du ramadan, la hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité inquiète de nombreuses familles algériennes. Pour mieux comprendre les difficultés que rencontrent ces familles, mais aussi les raisons de cette flambée des prix, nous avons fait un tour dans les principaux marchés de la capitale. A 8h du matin au marché Clauzel, les commerçants viennent tout juste d'étaler leur marchandise. Les citoyens matinaux rencontrés sur place se plaignent tous de la hausse des prix. Ces derniers vont de 100 à 200 DA le kilo pour les fruits et de 60 à 150 DA pour les légumes. «Les prix sont au-dessus de la moyenne pour les petites bourses, avec ces prix il faut gagner 40 000 ou 50 000 DA par mois», nous déclare un père de famille rencontré à l'entrée du marché. «Tout est cher, un simple citoyen ne peut pas acheter des fruits et des légumes dont la moyenne des prix est 100 DA le kilo», nous dit un autre. Outre la hausse des prix, les fruits et les légumes exposés sont de très mauvaise qualité. «Il y a des produits qui ne doivent même pas être exposés, ils sont immangeables et à des prix élevés, j'ai fait le tour du marché pour trouver une bonne salade», nous explique, un autre père de famille. Cette flambée des prix n'a pas uniquement touché les fruits et les légumes mais aussi la viande : le poulet est cédé à 380 DA, la viande congelée est cédée à 450 DA et la viande fraîche a atteint les 1 000 DA. Les commerçants interrogés sur les raisons de cette envolée estiment que la faible production et la chaleur sont les principales causes. «C'est évident que les prix flambent car il y a un manque de production, mais aussi une absence de contrôle, ce qui conduit à la spéculation. Les fellahs sont également confrontés à plusieurs problèmes, à savoir la cherté des engrais, la vague de chaleur qui sévit dans le pays, et avec tout cela ils ne sont pas soutenus par l'Etat», nous explique un commerçant au marché Meissonier. «En outre, il y a certains fruits comme les raisins qui viennent tout juste d'entrer sur le marché, et c'est tout à fait normal que leurs prix soient élevés», poursuit-il. Concernant les prix des viandes blanches, notamment le poulet, les vendeurs de volaille que nous avons interrogés expliquent que la chaleur a poussé plusieurs aviculteurs à abandonner l'élevage, car ils n'ont pas assez de moyens. «Avec ces prix, les citoyens ne peuvent plus acheter de poulet, vous voyez, depuis ce matin je n'ai rien vendu, les gens passent et demandent le prix, ceux qui ont les moyens achètent, et les autres se contentent de regarder», regrette un vendeur. Quant à la viande congelée, on nous a affirmé que depuis hier, son prix a augmenté de 70 DA dans le marché de gros. «Avant, les prix (300 à 400 DA) étaient abordables, et les familles à faible revenu pouvaient en acheter, mais à 520 DA, c'est trop cher», estime un autre commerçant.