Paradoxe n En pleine saison de production, le prix de la pomme de terre n'a pas baissé, se stabilisant autour de 70 DA/kg. La situation est d'autant plus incompréhensible que les opérations de déstockage de ce tubercule ont été entamées à travers plusieurs wilayas du pays. La même fourchette de prix est maintenue par les commerçants bien que la demande sur les produits de large consommation ait connu une baisse après le ramadan. Ce qui devait être occasionnel est érigé, aujourd'hui, en règle. C'est, donc, la déception pour les ménages qui s'attendaient à une baisse des prix après l'Aïd. Ce qui n'est, hélas, pas le cas pour cette année. Le marché demeure instable et les prix des produits de large consommation sont restés au même niveau, même si, faut-il le signaler, une légère baisse est enregistrée pour certains produits. Globalement, la forte hausse des prix des fruits et légumes et d'autres produits de première nécessité a fragilisé le budget des familles durant le ramadan et continue de pénaliser une grande partie de la population qui trouve des difficultés à se permettre le minimum vital. Surtout que, hormis le panier qui fait parler de lui, il y a bien d'autres dépenses loin d'être superflues, comme les frais de la scolarisation, de soins... les citoyens ne comprennent pas cette hausse des prix devenue chronique. Une dame, la cinquantaine, rencontrée au marché Clauzel à Alger-Centre, n'en revient pas. «Un kilogramme de pommes de terre a été cédé à 140 DA à Saint-Eugène deux jours après l'Aïd ! Les vendeurs ont dû mettre à profit la fermeture de la quasi-totalité des commerces en cette période», tente-t-elle d'expliquer. Quant à Nassima, ancienne enseignante dans un collège à Alger, elle fait part de sa précarité induite par la hausse des prix : «Je fouille dans les placards de ma cuisine dans l'espoir de trouver un reste de provisions achetées durant le ramadan.» Au marché Meissonnier, toujours à Alger-Centre, un fonctionnaire s'emporte : «Le marché n'est pas contrôlé. Il n'y a plus aucune règle. Aucun produit n'a échappé à la tendance haussière et rien n'a changé après le ramadan. Je vous cite, par exemple, le coût exorbitant de la pomme de terre, produit largement consommé par les Algériens, qui s'affiche à 70 DA le kilo. La salade coûte 100 DA, de même pour les haricots verts. Quant à la courgette, elle est toujours vendue à 70 DA le kilo, le poivron est proposé à 60 DA et la tomate ne descend pas au-dessous de 80 DA le kilo. Bien sûr, les prix affichés sur ces ardoises sont les mêmes partout. Je vous laisse le soin de calculer le coût d'un panier à remplir chaque jour!» «L'oignon, un légume incontournable dans la cuisine algérienne, était acheté en quantité, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Il est proposée à 50 DA/kg, soit 10 DA de plus que son prix durant le ramadan», regrette une dame rencontrée dans un marché de la capitale. Subvenir aux besoins d'une famille moyenne est désormais un casse-tête. Quant aux familles nombreuses, c'est une autre histoire…