L'assassinat de 4 jeunes de la région s'il n'est pas rapidement élucidé, risque de mettre le feu aux poudres dans une ville qui a déjà exprimé, hier soir, sa colère. Ce mardi, Tadmaït a opté pour une grève générale et continue de réclamer la vérité sur la mort de ces jeunes. Bavure policière ? Acte terroriste, ou vengeance après le passage à tabac de 2 gardes communaux pyromanes ? Une grève générale totalement suivie, paralyse le chef-lieu de la commune. L'action a été décidée, hier soir, en signe de deuil et de colère après la découverte de 4 citoyens de la région tués par balles. Hier, lundi, vers 16h, la ville a connu de violentes émeutes. Des jeunes qui exigent toute la lumière sur cette affaire qui a coûté la vie à 4 jeunes du village Ichakalène, dont deux de la même famille, ont procédé à la fermeture de la Route nationale n°12 qui relie Alger à Tizi Ouzou, via Tadmaït. Le centre-ville a été transformé en champ de bataille : pneus brûlés et jets de pierres contre le siège de la sûreté urbaine. Il a fallu l'intervention du comité des sages de la ville et des forces anti-émeutes pour rétablir un calme précaire et apaiser les esprits. Mais ce matin l'ambiance demeure très tendue et les rumeurs vont bon train. Les habitants de la commune, partagés entre deux versions celle selon laquelle les 4 victimes ont été abattues par des terroristes, et celle évoquant une bavure craignant qu'il s'agisse d'un acte de vengeance à la suite de l'affaire des incendies de la semaine passée où des habitants ont capturé 2 gardes communaux qui auraient été pris en train de mettre le feu dans une oliveraie. Les deux éléments de la garde communale ont été passés à tabac l'un d'eux s'est retrouvé au CHU en soins intensifs et l'autre interpellé par la gendarmerie pour enquête. Nous apprenons, par ailleurs, que des témoins auraient déclaré avoir vu des terroristes tirer sur les 4 victimes près du village Ichakalène où elles se rendaient après s'être approvisionnées en denrées alimentaires pour un mariage. Cela dit, seule l'enquête menée par la gendarmerie pourra déterminer les circonstances de ce drame. Ce matin, au CHU de Tizi Ouzou où les 4 jeunes ont été conduits et déposés à la morgue de nombreux habitants de Tadmaït se sont rassemblés. Le secrétaire général de la wilaya M. Abbas s'y est rendu pour s'enquérir de la situation. A Tadmaït la douleur a pris la place de la colère et les jeunes menacent de relancer l'émeute après l'enterrement de leurs concitoyens. L'affaire est très délicate et la vigilance est de mise pour éviter toute tentative de manifestation ou de récupération…