Divergence n Certaines familles préfèrent célébrer les fêtes à la manière traditionnelle, d'autres, au contraire, rivalisent de procédés pour se distinguer. Les mariages sont devenues, en l'espace de quelques années, des cérémonies étrangères aux us et coutumes de notre pays. Exigence du temps ou dévalorisation ? la question mérite d'être posée, car il faut reconnaître que de nos jours, au-delà de l'esprit de fête et de joie qui en découle, il est troublant de voir ces cortèges qui ressemblent plus à des rallyes qui traversent les rues à une vitesse vertigineuse, ou cet usage de klaxons mêlés de musique diluée rai et rap sans souci du désagrément que ceci cause aux riverains. Le comble c'est qu'aujourd'hui ces «discothèques ambulantes», le temps de la fête, peuvent crever les tympans de jour comme de nuit… c'est dire que beaucoup de choses ont disparu au nom de «la modernité» qui ne fait pas cas du droit au repos et à la quiétude d'autrui. L'égoïsme caractérise fortement les fêtards des temps modernes alors que dans un passé récent la cérémonie de mariage était réglementée. La musique saine de style chaâbi, kabyle, sétifien, malouf ou andalou qui agrémentait les fêtes d'antan, était loin d'être un tintamarre. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? En écoutant le récit des anciens qui narrent les noces célébrées avant et juste après l'Indépendance, on croirait entendre parler d'un autre monde. La célébration des mariages se faisait auparavant selon les rites et les coutumes spécifiques à chaque région. C'est désormais chose révolue, car dans toutes les cérémonies, seules certaines pratiques comme la présence de l'imam pour réciter la «Fatiha», demeurent inchangées. Le souci de s'adapter à la «modernité» a effacé bien des coutumes et dans une même famille, on ne tient plus le même langage et le fossé se creuse davantage entre les parents et leurs enfants. Il se trouve que la génération actuelle impose un mode de vie étrange à nos coutumes, un mode de vie d'emprunt non conçu pour nous. Il faut dire aussi qu'entre les uns et les autres, il y a tout un monde. Les robes traditionnelles qui faisaient le charme des mariages, commencent à disparaître, peu à peu, laissant la place à des habitudes vestimentaires venues d'ailleurs. Outre la musique, totalement étrangère qui, non seulement, agresse les tympans mais se révèle, assez souvent, choquante dans la mesure où elle touche à nos valeurs morales. Interrogé à ce propos, un homme d'un âge mûr, regrette : «Nous assistons à un semblant de fête qui n'a rien à voir, ni de près ni de loin, avec nos repères et nos valeurs morales». «Il est presque impossible de célébrer un mariage à la maison. Les familles algériennes ne sont plus solidaires comme avant, alors que dans la salle des fêtes, les serveuses assument certaines tâches pour assurer le bon accueil», explique, pour sa part, une jeune informaticienne.