Résumé de la 7e partie n Une personne est dans une pièce en train de rédiger les détails d'un meurtre qu'elle souhaite commettre, sans éveiller aucun soupçon... Cependant, les grandes lignes avaient été clairement définies et minutieusement confrontées à toutes les occurrences imaginables. Rien ne manquait : ni le moment, ni le lieu, ni la méthode. Ni, surtout, la victime... La personne releva la tête. De la main, elle s'empara des feuillets et les relut attentivement. Oui, c'était d'une limpidité de cristal. Un sourire éclaira son visage appliqué. Un sourire qui évoquait la démence. La personne poussa un profond soupir de satisfaction. S'il est vrai que les humains ont été créés à l'image de leur Créateur, la personne offrait maintenant une affreuse contrefaçon de la joie que peut ressentir un créateur. Oui, tout était planifié, les réactions de chaque protagoniste étaient prévues et intégrées, le bon et le mauvais, en chacun, joueraient harmonieusement leur rôle pour parvenir à un but détestable. Il ne manquait plus qu'un élément... Avec un nouveau sourire, la personne nota une date. Une date en septembre. Alors, sur un éclat de rire, les feuilles de papier furent déchirées en mille et un morceaux, et les mille et un morceaux transportés à travers la pièce et puis jetés au cœur du brasier qui rougeoyait. Il n'y eut aucune négligence. Chaque parcelle fut consumée et détruite. Le plan n'existait plus, désormais, que dans l'esprit de qui l'avait conçu. 8 mars Le surintendant Battle était attablé devant son petit déjeuner. Mâchoires crispées, menton agressivement projeté en avant, il épluchait une lettre que son épouse, en larmes, venait de lui tendre. Son visage ne reflétait aucune expression, pour l'excellente raison qu'il possédait des traits remarquablement inexpressifs. On l'eût dit sculpté dans le bois : un visage mastoc, à l'épreuve du temps et, à sa manière, impressionnant. Le surintendant ne suggérait aucune idée de brio —, il était tout sauf brillant. Sa personnalité relevait d'une qualité autre, difficile à définir, mais qui ne s'en imposait pas moins. — Je ne peux pas le croire, sanglota Mrs Battle. Ma petite Sylvia !... Sylvia était la cadette des cinq enfants Battle. Âgée de seize ans, elle était pensionnaire dans un collège proche de Maidstone. La lettre avait été écrite par miss Amphrey, la principale du collège en question. La missive était claire, aimable, et pleine d'un tact infini. Elle n'en indiquait pas moins, noir sur blanc, que de menus larcins avaient, depuis quelque temps, intrigués les autorités de l'institution, que la clé de l'énigme venait enfin d'être découverte, que Sylvia Battle avait avoué et que miss Amphrey souhaitait rencontrer Mr et Mrs Battle le plus rapidement possible «afin d'examiner avec eux la situation». Le surintendant replia la lettre et la glissa dans sa poche. — Laisse-moi m'occuper de ça, Mary. Il se leva, fit le tour de la table, et vint lui caresser la joue. — Ne t'inquiète pas, chérie. Tout va s'arranger. Sur quoi il sortit, laissant derrière lui espoir et réconfort. (à suivre...)