Résumé de la 3e partie n Un jour, elle s'allonge sous un figuier, la tête retournée vers les branches chargées de succulents fruits. Un taleb, qui sortait de la mosquée, la trouve là. L'un des personnages facétieux les plus caractéristique de la tradition algérienne est Aïcha Mzbayel, littéralement, Aïcha l'Ordurière, appelée ainsi, parce qu'elle est souvent grossière, mais aussi gaffeuse. Il importe de souligner que c'est l'un des rares personnages féminins à fournir un héros ou plutôt un antihéros. On la retrouve dans l'est algérien, mais aussi dans d'autres régions. Ses aventures recouvrent parfois des aventures d'autres personnages, notamment Mqidesch et surtout Djeha. On représente souvent Aïcha comme une fainéante. Elle passe son temps à se prélasser, faisant la désolation de sa mère. — Aïcha, pourquoi refuses-tu de te lever ! Le soleil est presque arrivé au zénith ! — Il fait trop chaud ! — Et dans ton lit, il ne fait pas chaud ? — Non, car je ne rêve que de neige et de froid. D'ailleurs, mets-moi une couverture, je risque d'attraper froid ! Un jour, elle s'allonge sous un figuier, la tête retournée vers les branches chargées de succulents fruits. Un taleb, qui sortait de la mosquée, la trouve là. — Aïcha, que fais-tu là ? — J'attends… — Mais tu attends quoi ? — J'attends qu'une figue me tombe dans la bouche et que je la mange ! Le taleb est scandalisé. — Quoi, tu attends qu'un fruit te tombe dans la bouche pour le manger ! — Oui ! — Mais c'est de la paresse ! — Non, je prie Dieu qu'il fasse tomber le fruit ! — Et moi, je te dis que c'est de la paresse ! Elle regarde le taleb sévèrement. — Quoi ? Tu n'as pas confiance en Dieu ! — Si bien sûr, je mets toute ma confiance en lui ! — Alors, pourquoi me reproches-tu de mettre la mienne en lui ? Dépité, le taleb s'en va. Quant à Aïcha, elle reste là. Un vent finit par se lever et secouer une branche du figuier : une figue tombe tout droit dans sa bouche. Une fois, comme d'habitude, elle se prélasse dans son lit. Sa mère la houspille. — Va voir s'il pleut ! — Non, il ne pleut pas, sinon, on entendrait son bruit ! — Alors, va mettre une branche dans le kanoun ! Elle lève la tête. — Je vois d'ici qu'il reste encore des braises ! Ce serait du gâchis ! — Alors, lève-toi pour préparer le café ! Aïcha secoue la tête. — Aujourd'hui, nous allons faire un jeûne volontaire. Dieu nous le comptera parmi les bonnes actions, celles qui effacent les mauvaises. (à suivre...)